Le marché veut croire à un relèvement de l'offre d'Alcan sur Pechiney

Alcan va-t-il consentir un effort supplémentaire pour mettre la main sur Pechiney? Au lendemain de l'OPA à 41 euros par action lancée par le Canadien et alors que le groupe lui-même juge l'offre insuffisante, la question continue de diviser la communauté financière.Mais, plus que lundi, le camp des optimistes paraît maintenant prendre un net avantage. Principalement chez les investisseurs, comme en témoigne l'action Pechiney, qui à 43,61 euros (+3,83%) vaut à la clôture bien plus que les 41 euros offerts par Alcan.Pourtant, le Canadien lui-même se montre déterminé à camper sur ses positions. Interrogé par l'AFP, le vice-président d'Alcan, Daniel Gagnier, a répondu que l'offre de son groupe n'avait pas changé. "Notre offre est équitable. La seule offre soumise à Pechiney est celle qui est actuellement sur la table", a-t-il indiqué.Mais cela ne semble pas avoir suffi à calmer les spéculations. Il faut dire que dans leurs notes du matin, plusieurs analystes estiment qu'un relèvement de l'offre sera nécessaire. C'est ainsi que CIC Securities affirme qu' "une amélioration de l'offre entre 45 et 50 euros, qui pourrait alors être considérée comme amicale, assurerait le succès de l'OPA". Même son de cloche chez B Capital (BNP Paribas), où l'on insiste sur la nécessité d'obtenir "l'aval de la Commission de la concurrence et surtout celui de Pechiney."Quelques facteurs vont toutefois jouer contre un éventuel relèvement de l'offre. C'est notamment le cas de l'environnement économique, qui ne laisse pas encore entrevoir de signes de reprise des prix de l'aluminium. Par ailleurs, la faible probabilité de voir un concurrent venir s'intéresser au dossier ne devrait pas non plus inciter Alcan à se montrer plus généreux. Entre manque de moyens financiers pour Hydro Aluminium ou problèmes de positions concurrentielles pour Alcoa, les analystes n'imaginent pas, de fait, de contre-offre possible.C'est principalement cette absence de concurrence sur le dossier Pechiney qui amène d'autres équipes de recherche, comme celle de Deutsche Bank, à se montrer sceptiques sur la probabilité de voir Alcan proposer une somme plus importante aux actionnaires.Reste enfin la catégorie de ceux qui, à l'image de Natexis Bleichroder, jugent déjà le prix "généreux". C'est également l'avis d'Athmane Benzerroug, chez Aurel-Leven, qui dès hier expliquait à latribune.fr (lire interview ci-contre) que les 41 euros offerts sont supérieurs à l'objectif de cours qu'il avait pour Pechiney.Le conseil d'administration qui devait se tenir mardi soir, et durant lequel devait être examinée la proposition d'Alcan, fournira peut-être des éléments permettant de rapprocher un peu ces avis pour le moins contrastés.
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