Saddam Hussein appelle au combat, les alliés approchent de Bagdad

Saddam Hussein est bien vivant et plus combatif que jamais: c'est qu'il a prouvé lundi matin, en intervenant à la télévision pour commenter les derniers développements de la guerre et appeler les Irakiens à "trancher le cou" de leurs ennemis.Intervenant durant une vingtaine de minutes, le chef de l'Etat irakien s'est félicité de la résistance de ses troupes dans les combats autour d'Oum Qasr, sur le Golfe. "Je salue toutes nos forces et tous les résistants", a-t-il lancé, ajoutant que "nous oeuvrons pour que le conflit soit long et lourd en conséquences" pour les Américains et les Britanniques. Cette apparition à la télévision et ses commentaires sur les récents combats interviennent alors que les spéculations sur son état de santé continuaient d'aller bon train. Selon le Washington Post de lundi, ainsi, des écoutes téléphoniques américaines auraient confirmé que le président irakien avait été gravement blessé dans le bombardement d'une de ses résidences jeudi matin. Ce qu'avait indiqué également Mike O'Brien, le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères, pour qui "nous avons reçu des information selon lesquelles Saddam Hussein a quitté les lieux en ambulance".Et si Saddam Hussein était apparu plusieurs fois à la télévision ces derniers jours, il n'avait jusqu'ici pas été possible de déterminer si ces interventions avaient été ou non enregistrées avant le début des frappes aériennes.Front sud : bataille pour le contrôle de Nassiriyah Au sud du pays, les forces anglo-américaines ont lancé lundi après-midi une attaque sur Nassiriyah. Cette offensive a commencé avec des bombardements intenses, après qu'une colonne de chars Abrams et deux colonnes de chars d'assaut amphibiens eurent pris position autour de la ville, selon un journaliste de l'AFP. Voici plusieurs jours que les Américains se heurtent à une forte résistance dans la conquête de cette ville clé pour le contrôle des routes vers le centre du pays et Bagdad. Selon les autorités américaines, un peu moins de dix de leurs soldats ont été tués et douze autres sont portés disparus dans des combats très violents autour de Nassiriyah. Les Irakiens affirment pour leur part que 25 soldats américains et britanniques ont été tués autour de la ville. Lundi après-midi, des bombardements étaient également en cours sur Bassorah, selon la chaîne Al-Jazira, qui montrait des images de colonnes de fumée s'élevant au-dessus de la ville. Les forces américano-britanniques ont également rencontré une résistance acharnée dans le port d'Oum Qasr, où les affrontements se poursuivent depuis jeudi dernier.Bagdad : les alliés à moins de cent kilomètresLa capitale irakienne était toujours soumise à des bombardements lundi dans la journée. Au moins six fortes explosions ont secoué la ville en fin de matinée. Cinq personnes, dont une femme, ont été tuées lorsqu'un missile s'est abattu sur leurs maisons dans un quartier peuplé dans l'ouest de Bagdad, ont indiqué des témoins à un photographe de l'AFP. Les bombardements dimanche soir sur la capitale irakienne ont été les plus violents depuis le lancement vendredi par la coalition américano-britannique de la campagne aérienne "choc et stupeur". Pendant ce temps, les troupes terrestres alliées poursuivent leur avance en direction de la capitale, but principal de leurs efforts. Selon un correspondant de l'AFP qui accompagne les troupes, les unités les plus avancées de la coalition ne sont désormais qu'à une centaine de kilomètres au sud de Bagdad, entre les villes saintes chiites de Najaf et Karbala. Selon le Premier ministre britannique Tony Blair, atteindre Bagdad est bien le "but essentiel" de l'attaque en Irak. Les troupes doivent arriver dans la capitale "le plus vite possible en accélérant ainsi la fin du régime", a-t-il affirmé. Les forces américano-britanniques ont en fait réalisés des progrès "rapides et parfois spectaculaires" dans la campagne en Irak, a déclaré lundi le général Tommy Franks, commandant de l'opération, selon qui elles ont rencontré une "résistance sporadique". Rappelant que ses troupes ont "intentionnellement contourné" certaines villes, le général a affirmé qu'elles détenaient "environ 3.000" prisonniers de guerre irakiens. Selon Tony Blair, les "deux principaux ponts sur l'Euphrate, au sud de Bagdad, ont été pris intacts", ce qui est "d'une importance critique". Front nord : raids aériens sur Mossoul et KirkoukAu nord du pays, les positions irakiennes situées le long de la zone séparant la ville stratégique de Kirkouk de Chamchamal (Kurdistan) ont subi lundi leur premier raid aérien. Des raids aériens ont également visé la ville de Mossoul. Selon le ministre irakien de l'Information, Mohammed Saïd Al-Sahhaf, les bombardements de dimanche ont fait des centaines de blessés et morts civils. Il a également affirmé que des forces de la coalition américano-britannique ont tenté sans succès de débarquer près de Kirkouk. Par ailleurs, l'Irak a affirmé avoir abattu deux hélicoptères américains Apache et dit que des images de leurs pilotes pourraient être montrées. Le commandement central américain au Qatar a confirmé lundi qu'un hélicoptère d'attaque Apache était porté disparu en Irak. Sur le plan diplomatique, enfin, les Etats-Unis ont affirmé lundi avoir des preuves concrètes que des entreprises russes ont livré des armes à l'Irak. Selon le porte-parole de la Maison Blanche Ari Fleischer, ces éléments sont "troublants" et Washington a fait part de ses préoccupations aux autorités russes. Le gouvernement russe et les entreprises russes accusées d'avoir livré des armements à l'Irak ont rejeté ces allégations, les qualifiant d'"inventions" et réaffirmant que Moscou respecte strictement l'embargo imposé par l'Onu à Bagdad.
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