PPR double son résultat net en 2002

Dans une conjoncture économique difficile caractérisée par une atonie de la consommation, le groupe Pinault-Printemps-Redoute (PPR) a enregistré pour 2002 un résultat opérationnel en baisse de 7,7% à 1,83 milliard. Maigre consolation pour les investisseurs: le résultat ressort néanmoins un peu supérieur aux prévisions, malgré les comptes dans le rouge de sa filiale Rexel et les difficultés liées au rachat de Gucci.La dégradation du résultat d'exploitation s'explique notamment par les charges supportées par le groupe à l'occasion de l'ouverture de 58 magasins de luxe et de 25 enseignes grand public, comme le précise Aurel Leven. Hors effets de change, de périmètre et hors investissements dans le luxe, "le tassement du résultat d'exploitation se limite à 2,8%", précise le communiqué. Bonne nouvelle en revanche: la marge brute du groupe s'est appréciée de 0,5 point à 38,7%. PPR a ainsi profité des programmes transversaux entre les enseignes qui ont permis une amélioration des achats. Dans son communiqué, le géant de la distribution, propriétaire notamment des enseignes Surcouf, Fnac et Printemps, indique que "le pôle grand public a très nettement amélioré ses performances opérationnelles au deuxième semestre, avec une progression de son résultat d'exploitation de 8,9% contre un recul de 5,6% au premier semestre 2002". Pour ce qui est du résultat net, part du groupe (après amortissement des goodwills), il a plus que doublé, progressant de 111 % à 1,58 milliard d'euros. Cette performance s'explique par d'importantes plus-values de cession. Ainsi, PPR a dégagé un produit net exceptionnel de 1,278 milliard d'euros en 2002. Ce chiffre inclut notamment les plus-values de cessions réalisées sur le pôle crédit et services financiers (Finaref et Facet) et sur l'activité de vente à distance de Guilbert pour un montant total de 1,84 milliard. Le résultat exceptionnel intègre aussi des charges de restructuration pour 230,9 millions d'euros, y compris celles de Rexel, et la dépréciation des actions PPR détenues en propre pour 179,2 millions. C'est grâce aux "excellentes conditions dans lesquelles ont été réalisées les cessions" que PPR a amélioré sa situation financière, a observé le PDG du groupe, Serge Weinberg, cité dans un communiqué. "Le ratio d'endettement a été ramené à 53,9% fin 2002, contre 75% une année auparavant", a-t-il souligné. Certes, la situation financière reste tendue, mais l'endettement financier net a diminué de 22,9 % à 4,9 milliards d'euros contre 6,4 milliards fin 2001.Recentrage sur le client particulierPlus fondamentalement, l'exercice écoulé aura marqué une inflexion importante de la stratégie du groupe. Comme le souligne Serge Weinberg, "le fait marquant de 2002, c'est le signal de départ d'un mouvement stratégique important: faire de PPR un groupe de distribution grand public et de luxe, centré sur le client particulier (...). L'essentiel de ce mouvement devrait être achevé fin 2004".Après avoir cédé son pôle de crédit à la consommation - Finaref et Facet - Serge Weinberg s'attaque aujourd'hui à la distribution professionnelle. L'heure est venue de choisir des secteurs rentables, a-t-il souligné lors d'un point presse. Après Guilbert et Pinault Bois et Matériaux, PPR cèderait Rexel pour ne conserver que la CFAO. D'ici mars 2004, PPR a prévu d'encaisser 1 à 1,5 milliard d'euros de cessions, un chiffre qui ne représente que "30 % du potentiel des cessions stratégiques" selon Serge Weinberg. L'argent engrangé sera utilisé pour ramasser sur le marché des actions Gucci à un meilleur prix que celui de 101,50 dollars prévu par l'eventuelle OPA de 2004. La participation de PPR dans la maison florentine est actuellement de 59,33%. "Nous franchirons très prochainement la barre des 60% de Gucci", déclare Serge Weinberg dans un entretien au journal Le Monde daté de jeudi, se félicitant d'avoir libellé le prix de l'OPA en dollars. Car "du fait de la baisse du billet vert, nous allons gagner près d'un milliard d'euros. Le prix de revient de 100 % de Gucci s'établira ainsi, selon nos calculs, à 84 euros (par action, NDLR), ce qui correspond aux multiples du secteur", analyse le dirigeant.Serge Weinberg n'a fait aucune prévision sur l'exercice en cours. Dans l'interview accordée au Monde, il souligne la médiocrité de l'environnement économique, due aux incertitudes géopolitiques, et se déclare "préoccupé par la situation en Europe et en France, où la consommation est très dépendante du taux de chômage". Après avoir ouvert en hausse, le titre cède 3,55% à 55,75 euros à la clôture. Le groupe a également annoncé qu'il distribuerait pour 2002 un dividende de 2,30 euros, inchangé par rapport à 2001.
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