Nouvelle hausse attendue des taux directeurs américains

L'issue de la réunion de politique monétaire américaine ne devrait pas surprendre. La Fed devrait valider mardi les attentes quant à la révision de son taux directeur. Avec une dixième hausse consécutive de 0,25 point, la Banque entrale américaine porterait son principal taux, le Fed Funds, à 3,5%. Ainsi les autorités monétaires poursuivraient le cycle de resserrement monétaire enclenché il y a un peu plus d'un an pour lutter contre les tensions inflationnistes.La décision n'est pas entourée de suspense. Le gouverneur de la Fed, Alan Greenspan, avait déjà signalé à la mi-juillet qu'il fallait s'attendre à une politique monétaire "de moins en moins accommodante". La décision interviendrait en réponse à la menace inflationniste tant redoutée par les banques centrales et qui semble plus marquée au début du deuxième semestre. En effet, la faiblesse du dollar alourdit à la fois le prix des importations et celui de la facture pétrolière qui a enregistré lundi un nouveau record du prix du baril à New York, affiché à 64 dollars. L'inquiétude sur l'emballement des prix s'appuie également sur le rapport sur l'emploi américain publié vendredi. Celui-ci faisait état d'une forte progression des salaires en inscrivant une hausse de 6 cents sur les salaires horaires en juillet. Outre le spectre de l'inflation qui justifierait ce nouvel élan de rigueur monétaire, celui-ci est autorisé par une croissance équilibrée proche de son plein potentiel. Le Produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 3,4% en rythme annuel au deuxième trimestre 2005, contre 3,8% au premier trimestre. Le taux de chômage reste lui à un niveau durablement bas à 5% de la population active, après les 207.000 créations d'emplois en juillet. Depuis mai 2003, les Etats-Unis affichent 4 millions de nouveaux emplois crées.A la différence de la Banque Centrale Européenne (BCE) qui a une vision essentiellement monétaire de sa mission, la Fed, fidèle aux principes de la règle de Taylor, a des objectifs de croissance mais également monétaires.Les performances américaines sont d'autant plus exceptionnelles qu'elles devraient se maintenir. Le secrétaire au Trésor américain, John Snow, prévoit ainsi le maintien "d'une croissance vigoureuse" jusqu'à la fin de l'année. L'institution devrait donc pouvoir poursuivre librement sa lutte contre l'inflation et renouveler la hausse de ses taux au cours des prochaines réunions. Une perspective à laquelle les analystes s'attendent.La question est donc de savoir jusqu'où la Fed estimera avoir atteint le niveau d'équilibre permettant le régulation de l'inflation sans peser sur la consommation des ménages - le principal moteur de la croissance -, l'investissement et donc sur la croissance. Actuellement, la consommation des ménages reste tonique avec une progression de 3,3% au deuxième trimestre.Pour Ethan Harris Brothers, chef économiste pour les Etats-Unis de Lehman Brothers "la Fed va continuer à augmenter ses taux jusqu'en février prochain, date à laquelle le Fed Funds atteindra 4,5%". Sans peser sur la consommation et l'investissement ? Réponses dans les prochains mois.
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