L'OCDE abaisse ses prévisions de croissance pour la zone euro

Un rapport qui tombe mal. Alors que l'avenir politique de l'Union européenne est actuellement menacé, les populations doutant de la capacité de la grande Europe à fournir emploi et prospérité à tous, les perspectives économiques de printemps publiées aujourd'hui par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) mettent le doigt sur les difficultés à remplir cette délicate mission.Selon l'institution internationale, la croissance de la zone euro n'atteindrait plus que 1,2% en 2005, contre 1,9% estimé initialement en novembre dernier. A l'origine de cette sérieuse révision, l'appréciation de l'euro, qui pénalise le commerce extérieur des pays de la zone, et le maintien à des niveaux élevés des cours du pétrole.La situation devrait s'améliorer en 2006, toutefois. L'année prochaine, le taux de croissance du PIB progresserait alors de 2% selon l'OCDE, qui a néanmoins révisé sa précédente estimation (+2,5%). En 2004, le PIB de la zone euro a progressé de 1,8%.Ces prévisions pessimistes concernent également la France, qui fut, avec 2,1% de croissance annuelle, l'un des principaux moteurs de la croissance européenne en 2004 avec l'Espagne. Cette année, l'OCDE ne mise plus que sur un taux de croissance du PIB de 1,4%, contre 2% lors de la précédente estimation. Quant au chômage, il devrait continuer à s'établir à 10% de la population active. Officiellement, le gouvernement envisage toujours une croissance comprise entre 2 et 2,5% cette année. Pour 2006, les experts de l'OCDE anticipent une croissance de 2%, au lieu de 2,3% précédemment. Selon l'OCDE, "la croissance économique sera probablement inégale pendant les six premiers mois de 2005" en France, "la reprise devant s'installer plus tard dans l'année", avec un taux de 2 à 2,5% jusqu'à la fin de 2006. Parmi les facteurs permettant d'expliquer ce ralentissement de la croissance française, l'OCDE évoque le recul de la production industrielle en février et mars, l'érosion de la confiance des chefs d'entreprises, le repli de la confiance des consommateurs au premier trimestre et une demande faible au deuxième trimestre. Compte tenu de cette conjoncture morose, l'OCDE estime que la France ne pourra pas respecter le Pacte de stabilité cette année, malgré les promesses du gouvernement. Quant au cas de l'Allemagne, il est encore moins réjouissant. L'OCDE table sur une croissance de 1,25% en 2005, contre +1,4% à l'automne dernier. Et, une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seule, l'Allemagne ne devrait pas pouvoir, comme la France, respecter le Pacte de stabilité. Pour la cinquième année consécutive. Pour 2006, la croissance devrait être de 1,75%, contre 2,3% dans la précédente prévision. La croissance américaine devrait également s'essoufflerLes Etats-Unis ne sont pas épargnés par le pessimisme de l'OCDE. Après les 4,4% enregistrés en 2004, la première économie du monde devrait progresser à un rythme oscillant entre 3,3% et 3,6% cette année. Selon les experts de l'OCDE, la hausse des taux d'intérêt à long terme, qui sera plus nette dans les prochains mois, va freiner "l'investissement résidentiel". Les ménages américains vont donc disposer d'une marge plus réduite pour consommer à partir de crédits gagés sur leurs biens immobiliers. La consommation des ménages, qui représente plus des deux tiers du PIB américain, constitue le principal moteur de l'économie outre-Atlantique.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.