La BCE semble vouloir maintenir ses taux à 2% jusqu'en 2006

Imperturbable. Comme prévu, Jean-Claude Trichet a une fois de plus opté pour l'immobilisme, et conservé le taux directeur de la Banque Centrale Européenne (BCE) à 2%, le niveau en vigueur au sein de l'Union depuis juin 2003. S'il a répété son message de vigilance lors de sa conférence de presse cet après-midi - "la BCE se tient prête à agir à tout moment sur les taux", "une grande vigilance est nécessaire pour faire face à l'inflation" - le gouverneur n'a pas durci le ton par rapport à sa précédente intervention. Si "la politique monétaire est aujourd'hui très accommodante" et "la croissance devrait s'accélérer progressivement au second semestre", il n'y a "aucune preuve de pression inflationniste à moyen terme", a-t-il affirmé. Le vocabulaire employé par Jean-Claude Trichet n'est donc guère plus alarmiste que lors de son intervention début octobre. Sur le marché obligataire, l'anticipation d'une hausse des taux dès la réunion de la BCE du 2 décembre a donc faibli après le discours du gouverneur. Les taux longs européens se sont détendus: le taux du Bund allemand à 10 ans a reculé à 3,428% contre 3,451% juste avant l'intervention, tandis que le rendement de l'OAT française à 10 ans s'est détendu à 3,457% contre 3,482%. Et à en juger par la réaction de l'euro, le discours de Jean-Claude Trichet n'a pas non plus auguré d'un prochain relèvement des taux aux yeux des cambistes. La devise européenne a en effet reculé jusqu'à 1,2001 dollar, contre 1,2040 dollar au début de la conférence de presse.Le resserrement de la politique monétaire est-il désormais attendu pour 2006? Car si les craintes d'inflation conduisent la Réserve Fédérale à remonter ses taux de façon continue depuis juin 2004, elles ne laissent pas non plus indifférentes de ce côté-ci de l'Atlantique. "La stricte lecture du taux d'inflation, à 2,6% fin septembre, bien au-dessus de l'objectif de la BCE de 2,0%, et l'accélération de la masse monétaire (M3 à +8,5% en septembre et +8,2% pour la moyenne à 3 mois), alors que la Banque centrale considère toujours qu'un dépassement du niveau de +4,5% est inflationniste, devraient pousser la BCE a répéter, voire durcir, son message de vigilance", estimaient encore ce matin les économistes de Global Equities. De fait, selon les chiffres délivrés ce matin par l'Organisation de coopération et de développement économiques, l'inflation dans les 30 pays riches de la zone OCDE s'est établie à 3,3% sur un an en septembre, un plus haut depuis un an, contre 2,8% en août. Difficile, dans ces conditions, de conserver éternellement des taux d'intérêt à 2%, malgré des taux de croissance peu glorieux.
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