L'effervescence continue autour de Danone

D'une rumeur d'un jour, l'OPA de PepsiCo sur Danone devient le véritable feuilleton de ce début d'été. Tous les ingrédients sont réunis. D'abord, le titre de l'action Danone n'en finit pas de monter. Le cours progresse encore de 5,76% aujourd'hui à 92,65 euros, alors qu'il cotait 72 euros il y a deux semaines avant que la rumeur n'éclate.A cela s'ajoute l'entrée en scène de la classe politique. Depuis deux jours, députés, anciens ou actuels ministres brandissent la cause nationale en guise de défense du groupe agroalimentaire face à un éventuel assaut américain. Les grandes phrases sont donc jetées sur la place publique. Le ministre de l'Emploi et de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo a ainsi affirmé ce matin que le gouvernement regardait le dossier Danone "avec des moyens, avec des moyens extérieurs ou qui peuvent nous être propres, pour tout faire pour tenter de nous opposer à une OPA qui serait hostile". Plus calme, son camarade Jean-François Copé, porte-parole du gouvernement, s'est voulu rassurant: "Danone est un fleuron de notre industrie et tout cela explique donc que le gouvernement suive de très près l'évolution de ce dossier".Hier déjà, plusieurs responsables du Parti socialiste ainsi que des membres d'organisations syndicales avaient demandé au gouvernement de tout faire pour protéger Danone de la menace américaine. Face à cette levée de bouclier, le ministre des PME Renaud Dutreil fait figure de sage. "L'Etat n'a pas à s'immiscer dans les affaires des entreprises privées", a-t-il lancé, tout en rappelant à ceux qui ont la mémoire courte que Danone a "dans le passé délocalisé des activités de production", ce qui avait été vivement critiqué par les mêmes qui défendent aujourd'hui le groupe français...Confronté à cette agitation, le Premier ministre a affirmé qu'il n'admettait "aucune sorte d'impuissance" des pouvoirs publics. Il a ajouté que "dans le respect des règles économiques et des règles du marché, le gouvernement était soucieux de défendre l'activité industrielle française". "Nous souhaitons que toute solution, toute stratégie puisse s'inscrire dans la défense des intérêts de Danone et dans l'avenir français de Danone", a affirmé Dominique de Villepin, qui a rencontré le PDG de Danone Franck Riboud.Quoi qu'il en soit, la rumeur persiste et devient de plus en plus crédible. En coulisse, des banquiers d'affaires de Morgan Stanley et UBS s'agitent et seraient en train de préparer une OPA sur Danone pour le compte de PepsiCo. Premier concerné par cette rumeur, Danone ne s'est toujours pas exprimé sur ce sujet. Pour couper court au suspense et lancer un nouvel épisode, les investisseurs attendent une réaction de la part de Danone lors de l'annonce de son chiffre d'affaires trimestriel demain.
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