Après sept ans de vie active, quatre jeunes sur dix cherchent toujours un emploi stable

L'insertion dans la vie professionnelle des jeunes entrés sur le marché du travail en 1998 reste diversifiée sept ans après le début de leur carrière, indique une enquête du Céreq. Si le diplôme est déterminant dans la dynamique promotionnelle, l'origine sociale et le sexe jouent un rôle non négligeable. Près de trois jeunes non diplômés sur dix étaient au chômage ou inactifs au terme de leur septième année de vie professionnelle.

Le temps n'est pas nécessairement le meilleur ami des jeunes sur le marché de l'emploi. Sept ans après le début de leur vie active, plus de quatre jeunes sur dix (41%) ont toujours comme priorité de "trouver ou conserver un emploi stable", selon une enquête du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq). Si plus de la moitié de cette génération est stabilisée en emploi à durée indéterminée au bout de trois ans, un cinquième des jeunes ont rarement occupé des emplois à durée indéterminée au cours des sept premières années de leur carrière.

Pour certains jeunes, "le maintien sur des contrats temporaires correspond sans doute à une inscription durable, sinon définitive sur des segments du marché du travail où se cumulent précarité d'emploi, faibles rémunérations et faibles perspectives de progression", notent les auteurs de l'enquête.

La situation des jeunes entrés en 1998 sur le marché du travail est très contrastée en fonction du niveau de diplôme. Ainsi, près de 90% des diplômés de troisième cycle (bac+5 minimum) accèdent plus ou moins rapidement à un emploi à durée indéterminée et s'y maintiennent, contre seulement 29% des non-diplômés. Sur-représentés dans les emplois précaires, les jeunes sans diplôme "restent fortement soumis aux aléas de la conjoncture" quelle que soit leur ancienneté sur le marché du travail. Près de trois jeunes non diplômés sur dix (28%) étaient au chômage ou inactifs au terme de leur septième année de vie professionnelle

Les différences entre les sexes sont également importantes. A niveau de diplôme équivalent, les femmes restent beaucoup plus souvent sans emploi et accèdent moins facilement à un CDI, souligne l'étude. Les femmes progressent également moins vite que les hommes dans l'échelle des rémunérations. En outre, elles bénéficient moins souvent de promotions que leurs collègues masculins. Seules 12% des femmes ayant eu un emploi dit "profession intermédiaire" deviennent cadres, contre près du double (23%) pour les hommes.

L'origine sociale a également son importance dans le devenir professionnel des jeunes. Ainsi, les enfants de cadres ont plus de deux fois plus de chances de devenir cadres que les enfants d'ouvriers lorsqu'ils sont titulaires d'un bac+2 et débutent leur carrière à un poste dit "profession intermédiaire".

Changer d'entreprise, qui est au moins une fois le cas pour 74% de la génération 98, permet dans l'ensemble aux jeunes de progresser davantage que les autres, notamment en termes de salaire. Mais tout dépend si la mobilité externe est choisie ou subie. Alors que la moitié des sorties de l'emploi intervenues en sept ans sont contraintes (fin de CDD ou de mission intérim, licenciements), "le désavantage salarial se maintient voire s'accentue" pour les jeunes ayant été licenciés par leur employeur.

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