Air France assigne en référé la SNCF pour son comparateur de prix

Cela ne pouvait pas finir autrement. Jean-Cyril Spinetta, le président d'Air France-KLM, ne veut plus entendre parler de l'Ecocomparateur de la SNCF. Il vient d'assigner le site Voyages-SNCF.fr en référé devant le Tribunal de Nanterre. Le président de la compagnie veut que ce comparateur soit retiré du site du transporteur ferroviaire. La décision est attendue à la mi-décembre.

L'Ecocomparateur, proposé sur le site de vente en ligne de la SNCF, compare pour un trajet l'avion, le train et l'automobile en terme de durée de voyage, de prix bien sûr et également d'impact sur l'environnement en mesurant la pollution en termes d'émission de CO2 pour chaque mode de transport. Cette partie du comparateur est basée sur les chiffres de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME), un établissement public sous la tutelle conjointe des ministères de l'Ecologie et du Développement durable, de l'Industrie et de la Recherche.

Mathias Emmerich, directeur général de Voyages-sncf.com, explique qu'il "a pris bonne note du référé et apporté des modifications à l'Ecocomparateur" pour tenir compte des remarques d'Air France. Les règles de calcul des émissions de CO2 ont ainsi été ajustées en accord avec l'ADEME. "Mais cela ne change pas l'appréciation du poids relatif des émissions des différents modes de transports présentés", relève le responsable du site de la SNCF. En résumé, dans la plupart des cas, l'avion pollue plus que le train mais moins que la voiture.

Cette bataille n'est qu'une nouvelle illustration de la rivalité qui oppose Air France au TGV qui lui taille des croupières sur les trajets intérieurs. Une concurrence régulièrement jugée déloyale par Jean-Cyril Spinetta qui estime que la SNCF ne paie pas le coût réel des infrastructures. Un procédé qu'il assimile à une subvention chiffrée à 9 milliards d'euros par an hors coût des retraites. Dans leur colère contre le transporteur ferroviaire, les représentants d'Air France n'hésitent pas à expliquer que l'absence de mesures de contrôle des passagers et des bagages dans les gares rend au final le train aussi rapide que l'avion sur une courte distance pour un trajet porte à porte.

Simultanément, British Airways a également entamé une action en justice contre l'Ecocomparateur. Cette dernière tire elle aussi à boulets rouges contre Eurostar. Le transporteur entre Paris et Londres a récemment obtenu la condamnation de la compagnie britannique qui n'affichait pas ses tarifs toutes taxes comprises.

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