Les Russes misent sur la coopération avec EADS

Les dirigeants du nouveau holding de contrôle des industries aéronautiques et spatiales russes, l'OAK, vont se réunir avec leurs homologues d'EADS à la mi-décembre à Toulouse. l'occasion de clarifier l'état des relations entre les deux parties alors que la banque public russe est entrée récemment au capital du groupe européen d'aéronautique et d'armement, maison-mère d'Airbus.

Les prochains jours vont être révélateurs sur la nature et la profondeur de la coopération -industrielle et capitalistique- entre les Russes et EADS. Le président d'OAK (United Aircraft Consortium), le holding industriel qui regroupe d'ores et déjà la plupart des activités aéronautiques russes, Valery Bezverkhny, a annoncé aujourd'hui à la presse internationale la tenue d'une première réunion de travail à Toulouse, vers la "mi-décembre", entre les principaux dirigeants d'OAK (Valery Bezverkhny, Mikhail Pogosyan, président de Sukhoi, et Alexey Fedorov, patron du conseil d'administration d'Irkut) et la direction d'EADS dont la délégation sera notamment composée de Louis Gallois, patron d'Airbus et co-président exécutif d'EADS, Thomas Enders, co-président exécutif d'EADS et Fabrice Brégier, numéro deux d'Airbus.

La tenue de cette réunion fait suite à la volonté des trois Etats (Allemagne, France et Russie), exprimée lors du sommet tripartite le 22 septembre dernier, de favoriser une coopération industrielle dans l'aéronautique autour d'EADS. "Nous voulons coopérer étroitement avec EADS sur plusieurs programme, notamment le futur renouvellement de la famille A 320 d'Airbus", explique Valery Bezverkhny.

Les Russes comptent également participer au programme A 350, le futur long courrier d'Airbus. "Nous sommes toujours en discussion", observe-t-il. En outre, ils revendiquent aussi un siège au conseil d'administration d'EADS dans le cadre de leur participation, qui s'élève à "7%", confirme le patron d'OAK, qui précise qu'elle "n'est pas une participation financière".

En revanche, il assure que, si les deux partenaires ne pouvaient s'entendre sur une coopération industrielle, la banque russe VTB, qui porte cette participation de la Russie, la vendrait, mais "pas avant un an et demi". Par ailleurs, il explique que le groupe européen doit être dilué "autour de 1%" dans la future structure OAK, contre 10% dans Irkut actuellement. "Il n'est pas exclu qu'EADS puisse monter autour de 10% à l'avenir et revendiquer un siège au conseil d'administration d'OAK", assure néanmoins Valery Bezverkhny. Ce qui ne pourra pas se faire en 2007, précise-t-il.

OAK, qui revendique un chiffre d'affaires compris entre 2,5 et 3 milliards de dollars, souhaite devenir le troisième groupe aéronautique mondial, derrière Airbus et Boeing. Il est envisagé pour cette structure une introduction en Bourse "jusqu'à 49% de son capital dans les deux ans et demi à trois ans à venir". Valery Bezverknhy estime la valeur d'OAK à 3,6 milliards de dollars.

La compagnie devrait être organisée autour de trois divisions : avions militaires, aéronautique civile et avions de transport militaire. Dans ce cadre, OAK vise une répartition de son chiffre d'affaires à 60% pour la division d'avions de combat, 25% pour l'aéronautique civile et 15% pour les avions de transport militaire (actuellement 90% du chiffre d'affaires est assuré par le militaire). Le groupe OAK vise une restructuration d'ici à cinq ans, qui devrait conduire au départ de 30 à 40.000 personnes sur environ 100.000 salariés aujourd'hui. Pour ce faire, il compte investir environ 1,5 milliard de dollars dans les deux ans à venir, dans le cadre de cette modernisation des processus industriels du groupe.

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