L'affaire Afer en justice

Le procès des anciens dirigeants de l'Association française d'épargne et de retraite s'ouvre lundi. Pour l'association, s'ils se sont beaucoup enrichis, les adhérents n'ont pas pour autant été lésés.

C'est un procès exemplaire qui s'ouvre lundi devant la 11ème chambre du tribunal correctionnel de Paris. Les anciens dirigeants de l'Association française d'épargne et de retraite, plus connue sous le sigle Afer, y comparaissent après avoir été mis en examen début 2000 pour abus de confiance, tromperie sur une prestation de services et publicité de nature à induire en erreur. Que leur reproche-t-on? Dans les grandes lignes d'avoir perçu une rémunération substantielle de la part de l'assureur partenaire de l'Afer, Aviva, alors que l'association assurait à ses membres que tous les bénéfices des contrats leur revenaient après déduction des droits d'entrée.

Sur le fond, le débat est technique et renvoie au Code des assurances et à son interprétation. Mais sur la forme, ce qui est avant tout reproché à Gérard Athias et André Le Saux est d'avoir perçu au total, à l'époque, plusieurs centaines de millions de francs sans que personne n'en soit informé, pas plus les adhérents que le conseil d'administration de l'association. Evidemment, l'Afer doit largement son succès aux deux hommes. Mais cela justifie-t-il de percevoir une rémunération dans l'opacité la plus totale? Aux juges de décider.

Les adhérents ont eux déjà tranché à leur façon. Malgré le scandale judiciaire et les soubresauts qui ont agité l'Afer ces dernières années, ils n'ont jamais été aussi nombreux et la collecte aussi importante. D'ailleurs, pour la nouvelle direction de l'association, les adhérents n'ont pas subi de préjudice, pas plus qu'elle-même en qualité de personne morale. Elle a donc décidé de ne pas se constituer partie civile lors de l'audience. Une décision qui a été longue à se décider mais qu'assume sa présidente, Bénédicte Coste. En outre, au moment où les faits se sont déroulés, c'est à dire du milieu des années 80 au milieu des années 90, les exigences de transparence n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui laisse-t-on entendre au sein de l'Afer. Certes. On peut tout de même le regretter.

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