Après l'Ukraine et la Georgie, Moscou veut tripler la facture de gaz du Bélarus

Alors qu'ils font déjà pression sur la Géorgie pour augmenter les prix du gaz, Moscou et Gazprom veulent à présent tripler la facture des Bélarus. La République de Biélorussie pourrait ainsi avoir à payer ses fournitures de gaz russe 140 dollars pour 1.000 m3 au lieu de 46,68 dollars.

Moscou et le géant gazier russe Gazprom continuent de faire pression sur leurs voisins pour augmenter les prix du gaz. Après avoir déjà annoncé des mesures pour augmenter les prix du Gaz vendu à la Géorgie, Moscou et Gazprom sont sur le point de tripler la facture de gaz du Bélarus. L'ex-pays soviétique pourrait avoir à payer 140 dollars les 1.000 m3 en 2007 au lieu d'un tarif actuel (particulièrement bas) de 46,68 dollars les 1.000 m3.

Dans le détail, la Russie a en fait proposé de vendre son gaz à 200 dollars les 1.000 m3 mais "en déduisant les droits de douane de 30%, le plus facturé devrait atteindre 140 dollars", selon l'ambassadeur russe au Bélarus, Alexandre Sourikov.

Cette annonce intervient alors que le géant gazier russe Gazprom a déjà annoncé jeudi des mesures similaire en Géorgie. Alors que le chef de la diplomatie géorgienne, Guela Bejouachvili, a rencontré mercredi à Moscou son homologue russe, Sergueï Lavrov, le groupe gazier a en effet fait savoir à Tbilissi qu'il avait l'intention de doubler ses prix. De 110 dollars payés actuellement, le gouvernement géorgien devrait débourser selon les derniers tarifs transmis par Gazprom quelque 230 dollars pour 1.000 m3. Soit un prix proche de celui payé par les clients européens du groupe. La Géorgie, étroitement dépendante des importations de gaz russe, doit recevoir cette année 1,4 milliard de m3 de Gazprom.

Les relations russo-géorgiennes, tendues depuis l'arrivée au pouvoir du président pro-occidental Mikheïl Saakachvili en 2004, sont actuellement au plus bas depuis l'interpellation fin septembre en Géorgie de quatre officiers russes, accusés d'espionnage. Ces derniers ont été expulsés vers la Russie, mais Moscou a pris des sanctions, suspendant ses liaisons aériennes, terrestres et maritimes, ainsi que ses services postaux avec la Géorgie.

"C'est une première proposition, elle va être négociée. La hausse du prix du gaz est justifiée par la hausse des prix mondiaux des hydrocarbures", a indiqué aujourd'hui en fin d'après midi Denis Ignatiev, responsable de la communication chez Gazprom pour motiver la décision du groupe gazier. "Nous devons regarder d'où découle un tel prix. Comme la Géorgie est proche de la Russie, le prix de transit du gaz ne devrait pas être si élevé", lui a répondu depuis Moscou Guela Bejouachvili.

Le prix du gaz augmente en principe avec la distance à laquelle le pays concerné se trouve de la Russie, à cause des frais de transit. Mais Gazprom est soupçonné de moduler ses tarifs en fonction des relations politiques de la Russie avec ses pays clients. Autant dire que la nouvelle politique de Gazprom, qui a entrepris de réviser radicalement ses tarifs aux anciennes républiques soviétiques qui bénéficiaient jusqu'alors de prix subventionnés, a déclenché de fortes tensions chez ses voisins.

Début 2006, Gazprom a brièvement interrompu ses livraisons à l'Ukraine, important pays de transit gazier vers l'Europe, faute d'un accord sur les tarifs. Néanmoins, le nouveau chef du gouvernement ukrainien, Viktor Ianoukovitch -considéré comme pro-russe- a réussi à limiter la hausse de ses tarifs gaziers pour 2007, à 130 dollars par 1.000 m3 contre 95 dollars actuellement. Gazprom lui livre un mélange de gaz d'Asie centrale, meilleur marché que le russe.

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