Le CPE à l'épreuve de la rue ce mardi

Organisations syndicales et étudiantes attendent environ 500.000 manifestants demain. Mais la mobilisation devrait être limitée au niveau des grèves: de faibles perturbations sont attendues dans les transports.

Nouvelle épreuve demain pour le Premier ministre, dont la chute de popularité se trouve directement liée au Contrat Première Embauche (CPE). Organisations étudiantes et syndicats appellent à une forte mobilisation contre ce nouveau dispositif, adopté au Sénat la nuit dernière. Après le succès mitigé du premier mouvement social qui avait eu lieu le 7 février, réunissant entre 218.000 et 400.000 personnes en pleine période scolaire, les organisations tablent sur une mobilisation d'au moins 500.000 personnes à travers les 160 manifestations prévues partout en France.

Côté grève, en revanche, la mobilisation devrait être assez faible. Seuls trois syndicats - FO, la FSU et Sud - appelant à la grève, les perturbations pourraient rester limitées. Des préavis ont malgré tout été déposés dans 35 entreprises de transports urbains de province. Au niveau du trafic aérien, des retards et des annulations de vols sont aussi attendus par la direction générale de l'aviation civile (DGAC).

En revanche à la SNCF, où FO et Sud Rail appellent à la grève, le trafic sera "complètement normal", a assuré ce matin la direction. A Paris, le trafic du métro devrait être "quasi-normal", selon la direction de la RATP, seules la CGT et FO ayant déposé un préavis de grève de 24 heures. Enfin, dans l'éducation, la principale fédération d'enseignants, la FSU, a également déposé un préavis de grève, mais son impact est difficile à prévoir.

Pour certains, la bataille semble déjà gagnée. Le porte-parole du PS Julien Dray a ainsi estimé que le Premier ministre Dominique de Villepin était aujourd'hui "isolé" et avait "perdu la bataille de l'opinion" pour ce qui concerne le CPE. Cependant, Dominique de Villepin n'a absolument pas exprimé d'intention de reculer sur le sujet.

Présenté par le gouvernement pour réduire le chômage des jeunes, le CPE permet aux entreprises de pouvoir embaucher les jeunes de moins de 26 ans avec deux ans de période d'essai. Pour l'opposition et les syndicats, mais aussi l'UDF, ce contrat ne fait que concentrer la précarité sur les populations les plus fragiles. Pour sa part, l'OCDE a estimé ce matin que le CPE faisait passer les jeunes salariés d'une protection "très faible" pendant deux ans à un système à l'inverse "trop restrictif" par la suite.

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