Dominique de Villepin joue son va-tout sur l'emploi

Lors de sa douzième conférence de presse à Matignon ce matin, le Premier ministre a déclaré s'attendre à une bonne nouvelle sur l'emploi dans les prochains jours. Il a également réaffirmé son absence d'ambitions présidentielles.

Soutenu lundi soir par Jacques Chirac, qui lui a réaffirmé sa confiance lors d'une interview sur France 2, Dominique de Villepin a tenu ce matin à Matignon sa douzième conférence de presse. Affaibli tour à tour par le CPE, l'affaire Clearstream et aujourd'hui la fusion Gaz de France-Suez, à laquelle s'oppose sa propre majorité, Dominique de Villepin a souhaité donner une image empreinte d'optimisme et d'entrain. Le Premier ministre a commencé par saluer la victoire de l'équipe de France hier soir face à l'Espagne. "Je veux bien sûr saluer l'équipe de France pour la victoire fantastique qu'elle nous a offerte hier soir", a-t-il déclaré d'emblée.

Enchaînant immédiatement sur la question de l'emploi, cheval de bataille de son gouvernement, il a indiqué espérer une "bonne nouvelle dans les prochains jours", assurant que le nombre de chômeurs allait passer sous la barre des 9% en France "dans les prochains mois". Les regards sont donc désormais tournés vers les chiffres du chômage de mai qui doivent être rendus publics vendredi. Après plusieurs mois d'embellie, le taux de chômage est revenu en avril à son niveau le plus bas depuis quatre ans, à 9,3% de la population active. Une évolution que nombre d'économistes attribuent surtout à l'évolution démographique et à l'emploi "aidé", les embauches dans le secteur privé restant très faibles.

Les efforts du gouvernement en ce sens - contrats d'apprentissage et de professionnalisation, contrats nouvelles embauches, services à la personne, contrats aidés, refonte du service public de l'emploi, emplois dans les services - vont se poursuivre, a déclaré Dominique de Villepin, se disant "conscient du chemin qui reste à parcourir".

"Je l'ai dit depuis le premier jour en arrivant ici à Matignon, je n'ai pas d'ambition présidentielle", a également déclaré le Premier ministre. "C'est la volonté qui est la mienne et c'est l'engagement que j'ai pris auprès des Français de me consacrer entièrement à ma tâche gouvernementale. C'est le moins qu'on puisse faire quand on a une charge aussi lourde", a-t-il ajouté.

Sur l'épineux sujet de la fusion GDF-Suez, Dominique de Villepin a réitéré sa confiance dans le projet. "C'est avec de solides garanties, après un travail d'explication sur le terrain et avec une concertation étroite avec les parlementaires que ce projet sera débattu à la rentrée", a indiqué le Premier ministre. Le conseil des ministres a approuvé ce matin le projet de loi permettant la fusion GDF/Suez, projet que Jacques Chirac a qualifié "d'intérêt national", à la fois pour renforcer l'indépendance énergétique de notre pays et pour le préparer à l'après-pétrole.

Interrogé par la presse sur les "patrons voyous" et leurs stock options, faisant allusion à Noël Forgeard et Antoine Zacharias, Dominique de Villepin, a indiqué qu'il lui paraissait "on ne peut plus normal que les abus soient condamnés". "Qu'il y ait une rémunération du risque, dans l'économie moderne c'est la moindre des choses, mais qu'il y ait aussi au coeur cette exigence de justice, que les abus soient condamnés, cela me paraît on ne peut plus normal", a-t-il dit.

Dominique de Villepin a par ailleurs affirmé qu'il fallait conjuguer "humanité et fermeté" face aux demandes massives de régularisation de familles sans papiers ayant des enfants scolarisés et il a exclu une "régularisation massive". "Je comprends l'émotion qui peut s'exprimer autour d'enfants scolarisés (sans-papiers, NDLR). La France est un état de droit et un état qui a toujours défendu des valeur de respect, il y a des règles (...) il faut prendre en compte deux impératifs d'humanité et de fermeté indispensables", a ajouté le Premier ministre.

Nicolas Sarkozy a annoncé mardi la nomination d'un "médiateur national" chargé d'harmoniser la régularisation, sous conditions, de certains parents sans papiers d'enfants scolarisés tandis que de nombreux demandeurs se pressent aux guichets des préfectures depuis le début de la semaine en espérant un titre de séjour. Les familles sans-papiers ayant des enfants scolarisés en France bénéficient d'un sursis jusqu'au 30 juin, date de la fin des cours avant les vacances d'été. De nombreux parrainages ont été lancés pour les protéger.

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