Coup de frein à l'embellie du moral des industriels français

Alors qu'il progressait depuis cet été, l'indice du climat des affaires a reculé en mars à 105 points contre 106 le mois précédent, un plus haut depuis octobre 2004. De quoi rappeler la fragilité du secteur industriel français, à laquelle s'ajoutent désormais la dégradation du climat social et l'impasse du gouvernement sur le plan des réformes.

La progression continue de l'indice du moral des industriels français depuis l'été a marqué une pause au mois de mars. En ligne avec les attentes des économistes du consensus compilé par l'agence Bloomberg, l'indicateur s'est établi à 105 points contre 106 en février, révisé après une première estimation de 105 points. Le niveau de février n'avait pas été atteint depuis octobre 2004.

Après une forte remontée au cours des deux mois précédents, les carnets de commandes globaux dans l'industrie manufacturière ont repris le chemin de la baisse en mars. "Une dégradation principalement attribuable au net recul des carnets étrangers qui avaient certes fortement augmenté en février, mais dont la nouvelle baisse souligne que la France a toujours autant de mal à profiter de la vigueur de la croissance mondiale", explique Marc Touati, chez Natexis.

Globalement, le sentiment des chefs d'entreprises interrogés reste bien orienté. "Ces résultats sont plutôt à considérer comme une correction après la vive hausse du mois dernier, comme cela s'est produit dans divers autres pays européens", estime Nicolas Claquin, chez HSBC. L'Insee précise que les industriels du secteur des biens d'équipement "font état d'une situation particulièrement favorable", tandis que l'appréciation dans les autres secteurs "apparaît plus contenue". Les perspectives générales de production, reflétant "un climat porteur, mais néanmoins incertain", "se stabilisent au-dessus de leur moyenne de longue période".

L'essentiel des réponses ayant été envoyées avant l'explosion sociale liée au CPE, nul doute que la dégradation du climat social et la difficulté du gouvernement à réformer le marché du travail pèsera sur l'indicateur au mois d'avril. Autrement dit, selon Marc Touati, après un premier trimestre de croissance appréciable (avec une hausse du PIB d'environ 0,7%), l'économie hexagonale devrait subir un net ralentissement au deuxième trimestre, avec une progression du PIB, comprise entre 0 et 0,2%.

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