Dominique de Villepin "regrette" ses propos sur François Hollande

Interpellé hier par François Hollande sur la crise d'EADS et les soupçons pesant sur Noël Forgeard, le Premier ministre avait provoqué un esclandre en l'accusant de "lâcheté". Très attendu aujourd'hui dans l'hémicycle, le Premier ministre a dit "regretter et retirer" ses propos.

"Si certains mots vous ont personnellement blessé, je les regrette et je les retire", a déclaré le Premier ministre cet après midi à l'Assemblée nationale, à l'intention de François Hollande. Des propos particulièrement attendus par une partie de l'hémicycle qui s'étaient fortement indignée hier de l'accusation de "lâcheté" adressée par Dominique de Villepin au premier secrétaire du PS.

L'indicent s'était produit alors que ce dernier l'interrogeait sur les intentions de l'Etat-actionnaire d'EADS et sur l'avenir du co-président du groupe, Noël Forgeard. Comme plusieurs dirigeants du groupe d'aéronautique et de défense, ce dernier a vendu ses stocks-options avant que l'action ne dégringole. Une chute du cours de Bourse provoquée par l'annonce du retard dans les livraisons de l'Airbus 380.

Guy Teissier, président de la Commission de la Défense à l'Assemblée Nationale, a estimé cet après-midi que Noël Forgeard devrait "tirer toutes les conséquences", si l'autorité des marchés financiers (AMF), qui enquête depuis plusieurs semaines sur le dossier, le jugeait coupable de délit d'initié.

Intervenant juste après Dominique de Villepin, le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, a "pris acte des excuses" du Premier ministre, qui avaient été exigées par les socialistes après l'accrochage. "Il n'y a pas dans cet hémicycle des courageux et des lâches. Il n'y a que des élus qui ont eu le courage d'affronter le suffrage universel. N'oublions jamais que nous sommes ici par la volonté du peuple. Bien au-delà de nous, c'est le peuple de France que nous devons respecter", a conclu Jean-Marc Ayrault, lançant ainsi une pointe à Dominique de Villepin, qui n'a jamais été élu.

Le Premier ministre a également assuré que le gouvernement était "décidé à prendre toutes les mesures nécessaires pour qu'EADS sécurise ses délais de production et fournisse ses clients dans les meilleures conditions" (voir ci-contre).

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