Chute de la production industrielle française en avril

Contre toute attente, la production industrielle a reculé en avril, de 1,4%, notamment en raison de la baisse de la production d'énergie, d'automobiles et de textiles. Une mauvaise nouvelle pour ceux qui anticipaient une vigoureuse reprise de la croissance au deuxième trimestre. Par ailleurs, le déficit commercial se creuse.

Attendue en amélioration de 0,2% par les économistes, la production industrielle française a reculé de 1,4% en avril par rapport à mars. "Certes, il peut s'agir d'une correction après la progression de 1,6% le mois précédent", indique Dominique Barbet, chez BNP Paribas. "Mais cette hausse était elle même interprétée comme une correction par rapport à février", ajoute l'économiste. Ce dernier souligne que la moitié du recul s'explique par la baisse de la consommation d'électricité en raison du climat clément au mois d'avril. Ainsi, la production d'énergie a reculé de 5,7%.

Cependant, pour la production manufacturière (hors énergie et industries agricoles et alimentaires), le mois d'avril s'est soldé également par une baisse, qui s'établit à 0,7% après une hausse de 1,6% en mars par rapport à février. Or, ce secteur était attendu en amélioration. L'industrie automobile a vu sa production se replier en avril, avec un recul de 1,8%.

Les biens de consommation ont aussi vu leur production diminuer de 0,8%, en particulier dans le secteur de l'habillement, cuir (-4,6%), tandis que la baisse est plus modeste dans les secteurs de l'imprimerie et de l'édition (-1,8%) et des équipements du foyer (-1,1%).

"Il est avéré que le secteur industriel français n'est pas le plus porteur en termes de croissance, qu'il détruit des emplois depuis plusieurs années et que le niveau de sa production stagne depuis plusieurs mois comme l'indique la hausse de seulement 0,1% au cours des douze derniers mois", déplore Nicolas Claquin, économiste chez HSBC France. "Bien que le scénario d'une reprise en France ne soit pas totalement remis en cause, cet indicateur n'est vraiment pas encourageant pour une forte hausse de la croissance au deuxième trimestre", conclut Dominique Barbet.


Le déficit commercial se creuse encore
Les producteurs français perdent vraisemblablement des parts de marchés: c'est la conclusion que tire Dominique Barbet, économiste chez BNP Paribas, du nouveau creusement du déficit du commerce extérieur français en avril. Le déficit s'établit à 2,286 milliard d'euros contre 1,827 milliards en mars. Les exportations ont progressé, à 32,595 milliards d'euros contre 31,695 milliards en mars, mais moins que les importations qui ont atteint 34,881 milliards d'euros, contre 33,522 milliards en mars. Sur les douze derniers mois, le déficit accumulé atteint 24,540 milliards d'euros. Les importations industrielles sont en hausse, avec notamment deux achats de Boeing, pour 259 millions d'euros. Et celles de biens de consommations rebondissent avec un effet "Coupe du Monde de football" sur les achats de téléviseurs.

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