Présidentielle : les trois candidats socialistes potentiels lancent leurs débats

C'est ce soir qu'a lieu le premier débat opposant les trois candidats à l'investiture du Parti socialiste pour l'élection présidentielle de 2007. Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius répondront aux questions posées par les militants concernant l'économie et le social. Mais en théorie sans la possibilité de s'interpeller. Diffusé par la Chaîne parlementaire, ce débat sera suivi par deux autres débats télévisés, ainsi que par trois débats organisés devant les militants, à Clermont-Ferrand, Paris et Toulouse.Au total, ces six débats sont destinés à aider les militants du Parti socialiste à choisir leur candidat pour la présidentielle. Le premier tour de scrutin aura lieu le 16 novembre.Interrogé dans le Parisien de ce mardi, Jean-Pierre Elkabbach, président d'Europe 1 et de la Chaîne Public Sénat (qui forme avec celle de l'Assemblée Nationale, LCP-AN, la chaîne parlementaire) dit attendre de ce débat "qu'on sorte enfin des petites phrases, de l'anecdote, des querelles internes qui n'intéressent pas grand monde pour entrer dans le vif des propositions. Nous allons assister, ce soir, à un évenement exceptionnel et inédit. Ce sera un plus démocratique incontestable dans la campagne."A la question sur les réticences prêtées à Ségolène Royal face à cet exercice un peu particulier, Jean-Pierre Elkabbach souligne qu'étant la favorite des sondages, c'est elle qui a le plus à perdre. Mais il ajoute : "si j'avais un conseil à donner à Laurent Fabius et à Dominique Strauss-Kahn, ce serait d'éviter de donner le sentiment qu'ils sont deux hommes contre une femme, deux alliés contre une seule adversaire. Sinon, ils sont cuits."Dans la perspective de la séance de ce soir, Dominique Strauss-Kahn a pris les devants hier, en présentant ses conceptions en matière économique et sociale. C'est un véritable "pacte de l'Elysée" qu'il entend proposer aux partenaires sociaux dans l'hypothèse où il serait élu. "DSK", qui intervenait dans le cadre d'une conférence de presse, veut mettre l'accent dans son programme sur les carrières et les rémunérations des salariés français.Selon Dominique Strauss-Kahn, la priorité du futur président de la République devra être de "créer confiance et dynamisme", et cela grâce à la mise en place d'un "nouveau compromis social", baptisé "pacte de l'Elysée".Dans le cadre de ce pacte, a estimé DSK, des négociations devraient être menées avec les partenaires sociaux sur des questions comme la revalorisation du Smic, le pouvoir d'achat de tous les salariés, la sécurisation professionnelle grâce à la formation, la réforme des retraites et la santé au travail.Dominique Strauss-Kahn, qui fut en son temps ministre de l'Economie et des Finances, veut aussi faire un geste en direction des Français inquiets des mouvements de délocalisation des entreprises. Il prévoit ainsi de sanctionner les entreprises bénéficiaires qui déplacent à l'étranger certaines de leurs activités. Celles-ci devraient, selon lui, être contraintes à continuer à payer la taxe professionnelle pendant trois ans.Selon le candidat potentiel du PS, les avantages accordés aux sociétés en zones franches devraient être transférés aux salariés habitant ces territoires. En outre, DSK considère que chaque salarié devrait pouvoir effectuer un an de formation.Autre chapitre très sensible dans l'opinion: le chômage des jeunes. Pour lutter contre ce fléau et favoriser l'embauche des jeunes, le député du Val-d'Oise propose de mettre en place un enseignement en alternance qui permettrait de prolonger, pour ceux qui le souhaitent, la scolarité au delà de 16 ans.Le candidat potentiel du PS se veut très volontariste en la matière. Il propose ainsi que les entreprises de plus de 200 salariés soient obligées à embaucher un certain nombre d'apprentis. Enfin, toujours au chapitre de la lutte contre le chômage des jeunes, il appelle à la création d'un dispositif d'accompagnement des jeunes entre la fin de leur scolarité et leur premier emploi.N'oubliant pas que le candidat socialiste à la présidentielle devra porter le projet défini par le parti, Dominique Strauss-Kahn a repris à son compte un certain nombre de grands idées contenues dans ce projet. C'est le cas, notamment, des mesures qui portent sur le développement de l'innovation, la hausse du pouvoir d'achat, la coordination des politiques économiques européennes ou la création d'un fonds de ré-industrialisation pour lutter contre les conséquences des délocalisations.
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