L'inflation américaine semble battre en retraite

Comme attendu par les économistes, l'inflation a gagné 0,4% le mois dernier et, si l'on exclut les éléments volatils, 0,2% seulement, son plus faible niveau depuis février. Des chiffres qui renforcent la probabilité d'un nouveau statu quo de la Réserve fédérale le mois prochain.

L'inflation finirait-elle par céder devant l'insistance de son principal adversaire, la Réserve fédérale (Fed)? Certes, la hausse des prix a gagné 0,4% en juillet, après 0,3% le mois dernier. Mais l'inflation sous-jacente, indicateur plus déterminant puisque défalqué des éléments volatils comme les produits frais et l'énergie, n'a progressé que de 0,2%, son plus faible niveau depuis février dernier, après une hausse de 0,3% en juin.

Voilà qui donne raison à la Fed pour sa dernière décision de politique monétaire. Le 8 août, Ben Bernanke avait décidé de marquer une pause dans le cycle de resserrement de ses taux, après dix-sept tours de vis consécutifs d'un quart de point, en raison du sensible ralentissement de l'économie américaine. Le président de la Fed a ainsi confirmé sa réputation de "colombe" qui, au contraire du "faucon", est enclin à surpondérer les risques qui pèsent sur la croissance par rapport aux risques inflationnistes.

Le ralentissement de la croissance a été confirmé cet après-midi par les chiffres de la production industrielle. Elle a progressé de 0,4% en juillet par rapport à juin aux Etats-Unis, après une hausse de 0,8% le mois précédent. Cette hausse a déçu les économistes qui tablaient sur une progression de 0,6%.

Reste que sur un an, les prix ont progressé de 4,1% en juillet après 4,3% en juin et l'indice sous-jacent a augmenté de 2,7% après 2,6% le mois précédent, ce qui marque sa progression la plus importante depuis décembre 2001. Le taux d'inflation reste donc bien au-dessus du seuil de 2% toléré par la Fed. Les regards se tournent donc maintenant vers la prochaine réunion de la Fed, le 20 septembre, même si les économistes parient plutôt sur un statu quo.

"Nous prévoyons le maintien des taux à 5,25% jusqu'à la fin de l'année; l'inflation sous-jacente devrait finir par reculer en raison d'un taux de croissance nettement inférieur à son potentiel aux Etats-Unis", estime Michael Carey, économiste chez Calyon. L'euro a grimpé à 1,28 dollar après ces chiffres qui amenuisent la probabilité d'une hausse du loyer de l'argent outre-Atlantique le mois prochain.


Recul de 2,5% des mises en chantier en juillet
Autre signe de ralentissement de l'économie américaine, les mises en chantier de logements ont reculé de 2,5% en juillet par rapport à juin à 1,795 million d'unités en rythme annuel. Annoncé aujourd'hui par le ministère du Commerce, ce chiffre est inférieur aux attentes des économistes, qui tablaient sur 1,810 million d'unités en rythme annuel. "Le nombre de permis de construire a aussi chuté drastiquement, souligne Richard Iley, chez BNP Paribas. Nous continuons d'anticiper une décélération plus vive du marché immobilier au deuxième semestre".

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