La croissance américaine révisée en hausse à 2,9% au deuxième trimestre

L'investissement dans les infrastructures, la reconstitution des stocks et les exportations ont contribué davantage que prévu à la croissance américaine au deuxième trimestre. Mais la décélération reste très nette, après les 5,6% de croissance enregistrés sur les trois premiers mois de l'année.

C'est un bien maigre soulagement. Alors qu'elle avait initialement été évaluée à 2,5% le 28 juillet, la croissance américaine a été révisée aujourd'hui en hausse à 2,9%. Non seulement les économistes s'attendaient à une révision à 3%, mais le recul reste sévère par rapport au premier trimestre, qui avait enregistré une hausse du PIB de 5,6%, un record depuis deux ans. Les ralentissements de la consommation et du marché immobilier devraient prolonger le déclin conjoncturel de la première économie mondiale. "De sorte que la croissance ne devrait pas dépasser 2,6% au troisième trimestre", estime Julie Leibowitch, économiste chez Ixis. D'autant que la reconstitution des stocks au deuxième trimestre se fera ressentir sur le reste de l'année, les entreprises délaissant leur production pour écouler leurs stocks.

Sur le trimestre, les entreprises ont massivement investi dans les infrastructures (22,2% contre 12,7% estimés initialement, un record depuis 1994), et renfloué leurs stocks davantage que prévu (de 58,7 milliards de dollars au lieu de 52,6). De son côté, la consommation a progressé de 2,6%, en hausse par rapport aux 2,5% annoncés en juillet mais en net recul en comparaison des 4,8% du premier trimestre. Les constructions ont reculé de 9,8% durant la période d'avril à juin, la plus forte baisse depuis 1995, contre 6,3% estimés précédemment et 0,3% de recul au premier trimestre.

Pour une fois, la balance commerciale n'a pas pesé sur la croissance au deuxième trimestre puisqu'elle a contribué pour 0,44 point à la hausse du PIB au lieu du 0,33 point estimé le 28 juillet. Cette révision est due à une nouvelle estimation à la hausse des exportations à 0,54 point contre 0,35 point. De leur côté, les importations n'ont coûté que 0,1 point de pourcentage à la croissance.

L'ensemble de ces données devraient conforter la Réserve fédérale dans son choix de laisser ses taux inchangés. Car le ralentissement économique devrait finir par avoir raison de la hausse des prix qui, de son côté, ne recule pas. L'indice des prix lié aux dépenses de consommation (PCE) a été laissé inchangé aujourd'hui par le département du Commerce à 4,1%. Hors alimentation et énergie, cet indice a progressé de 2,8% (au lieu de 2,9%) après une hausse de 2,1% au trimestre précédent.

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