La Fed relève ses taux d'un quart de point

La Réserve fédérale américaine a procédé jeudi soir à un relèvement d'un quart de point de son taux directeur, à 5,25%. Elle laisse entendre qu'elle pourrait procéder à l'avenir à de nouveaux relèvements, en fonction de l'évolution de la situation économique.

C'est la dix-septième fois consécutive que la Federal Reserve relève ses taux d'un quart de point. Cette politique très suivie répond à la volonté de l'institution de prendre toutes les mesures préventives nécessaires pour enrayer les tensions inflationnistes.

Si la décision de ce jour ne comportait aucun suspense, il n'en va pas de même des décisions à venir. Si bien que les économistes attendaient avec beaucoup d'intérêt les termes du communiqué publié ce soir par le Comité de politique monétaire. Car la Réserve fédérale est confrontée désormais à une situation délicate: les tensions inflationnistes sont bien là - ce qui justifierait une poursuite de la hausse des taux - mais simultanément, l'économie donne des signes de ralentissement - ce qui plaiderait en sens inverse.

Sur ce dernier point, l'annonce ce jeudi d'une révision à la hausse de la croissance du produit intérieur brut américain au premier trimestre de l'année, à 5,6% au lieu de 5,3% précédemment estimé, a pu calmer les craintes. L'économie des Etats-Unis reste très dynamique, et la consommation des Américains continue à la tirer vaille que vaille.

Reste que les raisons de s'inquiéter demeurent. Tout laisse à penser que la croissance va sensiblement ralentir dans les mois à venir. L'envolée des prix de l'essence, en particulier, ainsi que les hausses des taux d'intérêt déjà dans les tuyaux, vont contribuer à freiner la fringale de consommation des Américains. D'ores et déjà, par exemple, les commandes de biens durables ralentissent.

Mais en même temps, les tensions inflationnistes demeurent. L'inflation sous-jacente, hors prix de l'énergie et prix alimentaires, dépasse les 2%, au-delà de ce que la Fed considère comme raisonnable.

Dans son communiqué publié ce soir, la Fed souligne d'ailleurs que le Comité estime que "des risques inflationnistes demeurent". Et il mentionne l'éventualité de nouvelles hausses de taux à venir pour y répondre, en fonction de l'évolution de la situation économique.

Aux termes de cette équation vient s'ajouter le problème personnel de Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale. Depuis son arrivée aux commandes, au début de l'année, le successeur d'Alan Greenspan n'a pas réussi à imposer son style de communication. Diverses gaffes ont été mal accueillies par les marchés, si bien qu'il lui faut désormais veiller de très près à sa crédibilité.

Dès lors, la question n'est pas tant de savoir s'il y aura une nouvelle hausse lors de la prochaine réunion de la Fed, en août prochain, mais plutôt si ce sera ou non la dernière de la série.

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