L'économie allemande s'envole au deuxième trimestre

A l'instar de la France, l'Allemagne a publié un taux de croissance meilleur que prévu pour la période d'avril à juin. A 0,9%, la croissance reflète à la fois le dynamisme de la construction, la reprise de la consommation domestique et la bonne orientation des investissements et du commerce extérieur.

Après l'excellente nouvelle, à la veille du week-end, du taux de croissance français compris entre 1,1 et 1,2% au deuxième trimestre (lire ci-dessous), c'est au tour de l'Allemagne de publier ce matin des chiffres exemplaires. Attendu à 0,8% par le consensus des économistes recueilli par Bloomberg, le taux de croissance a atteint 0,9% entre avril et juin, soit son plus haut niveau depuis le premier trimestre 2001. Autres bonnes nouvelles, la croissance du dernier trimestre 2005 a été relevée sensiblement à 0,4% contre 0,3% estimé auparavant tandis que celle du premier trimestre de cette année a atteint 0,7% contre 0,4% évalué jusqu'ici. Du coup, la croissance du deuxième trimestre en rythme annualisé s'élève à 2,4%. "Bien au dessus de son rythme de croisière de 1,6%", précise Holger Schmieding, chez Bank of America.

Bien que le détail du produit intérieur brut (PIB) n'ait pas encore été révélé, les chiffres publiés jusqu'ici permettent d'avoir une idée des principaux contributeurs à la croissance. "C'est le secteur de la construction qui a, en premier lieu, permis une si bonne performance", estime Sylvain Broyer, économiste chez Ixis. Non seulement le secteur s'est rattrapé après un premier trimestre pénalisé par un climat très dur, mais les dépenses se multiplient avant la hausse de la TVA de 3% attendue en janvier 2007. Selon l'économiste, le secteur devrait représenter un demi-point de PIB, la plus forte croissance en dix ans.

Les investissements des entreprises sont également bien orientés, avec des commandes de biens durables en hausse de 0,9% au deuxième trimestre. "De sorte que le taux d'utilisation des capacités de production a atteint 86,4%, soit 2,6 points au-dessus de sa moyenne de long terme", ajoute Sylvain Broyer. Contrairement à son habitude, la consommation a elle aussi apporté sa pierre à l'édifice, grâce à l'effet "Coupe du monde" et à l'augmentation du pouvoir d'achat de 1% des ménages allemands.

Enfin, le commerce extérieur continue à jouer son rôle de moteur, mais dans une moindre mesure. Si l'explosion économique de l'Asie entraîne des demandes de machine-outils, le ralentissement économique américain pèse sur les exportations. "Globalement, la croissance germanique, qui vivait sous l'impulsion exlusive du commerce extérieur, devient plus dépendante de sa dynamique interne", relève Philippe Waechter, chez Natexis. Une dynamique plus saine et plus pérenne, surtout dans un contexte de ralentissement économique mondial.

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