La gauche de Romano Prodi en tête aux élections italiennes

Les sondages à la sortie des urnes donnent à la coalition dirigée par l'adversaire de Silvio Berlusconi entre 50 et 54% des voix à la Chambre des députés. L'actuel président du Conseil italien aurait donc perdu ce qui était considéré comme un référendum sur ses cinq ans de gouvernement.

De toute évidence, les cadeaux fiscaux brandis ces derniers jours par Silvio Berlusconi n'ont pas réussi à lui permettre de faire son retard sur l'austère Romano Prodi, poussé dans ses retranchements à propos des hausses de l'impôt sur les revenus du capital proposées par la gauche. Cela fait dire à Luca Silipo, économiste chez Ixis, qu'il s'agit "d'une excellente nouvelle pour l'assainissement des finances publiques italiennes". De fait, Romano Prodi et ses alliés héritent d'une situation économique dramatique, avec une croissance nulle, un déficit public représentant 3,8% de son PIB et une dette estimée à 108% du PIB en 2006.

Mais le risque d'un blocage institutionnel ne parait pas complètement exclu au fur et à mesure que les premières projections réalisées à partir des dépouillements partiels sont communiquées. La gauche serait en effet majoritaire à la Chambre mais la droite pourrait faire jeu égal avec elle au Sénat. En cas d'un tel "match nul", les partis italiens des deux bords sont plutôt d'avis de retourner aux urnes...

La coalition de Romano Prodi devrait certes disposer de 340 des 630 sièges en jeu à la Chambre des députés, soit la majorité absolue, grâce à la "prime" au vainqueur mise en place par la nouvelle loi électorale. L'Unione, la coalition de gauche menée par Romano Prodi, s'arrogerait ainsi entre 50 et 54% des votes pour la Chambre des députés, contre 46,6% obtenus lors des législatives de 2001. La coalition de droite de Silvio Berlusconi serait en revanche battue, enregistrant entre 45 et 49% des voix à la Chambre contre les 52,5% de sa victoire d'il y a cinq ans.

Mais pour le Sénat, la deuxième Chambre du Parlement et d'égale importance pour les processus législatifs, la majorité en sièges attribuée au camp Prodi dans les premiers sondages sorties des urnes, semble s'effriter plus on avance dans la soirée. Selon la nouvelle loi électorale, dans chaque région, la coalition en tête devrait également bénéficier d'une prime de majorité.

Un représentant du parti de Silvio Berlusconi se donnait du courage ce soir en disant qu'aux élections américaines, les électeurs s'étaient couchés avec un John Kerry vainqueur et réveillés avec George W. Bush reconduit à son poste...

En cas de victoire confirmée, Romano Prodi devra apparemment compter avec un renforcement de l'aile la plus à gauche de sa coalition: le parti des communistes orthodoxes Rifondazione comunista mené par Fausto Bertinotti qui avait justement fait tomber le premier cabinet Prodi en 1998. Rifondazione est en progression par rapport à 2001 (5%), atteignant entre 5,5 et 7,5%, selon les sondages à la sortie des urnes réalisés par Nexus. Fausto Bertinotti est le premier à réclamer la limitation de la réforme du droit du travail, introduisant des contrats plus flexibles, ou une fiscalité plus lourde sur les revenus du capital et sur les grandes fortunes.


Une actualisation des résultats sera en ligne dans la soirée sur notre blog L'Italie au jour le jour

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