Au pays du soleil levant, la croissance japonaise s'est établie à 0,8% au deuxième trimestre. "Un chiffre décevant, mais sa composition s'avère bien plus saine que ce qui était attendu", indique Paul Mortimer-Lee, chez BNP Paribas. De fait, le recul des stocks de 0,2% a contribué négativement à la croissance, mais s'explique par une hausse de la consommation des ménages et des entreprises, respectivement de 0,3% et 0,6%. De son côté, la dépense publique a reculé de 0,1%. C'est donc la demande privée qui a repris le flambeau, comme moteur de l'économie nipponne.

Une excellente nouvelle, dans la mesure où cette composante a longuement fait défaut à la deuxième économie mondiale. A tel point que la Banque du Japon (BoJ) maintient depuis six ans des taux d'intérêt proches de zéro pour encourager l'emprunt et la dépense. La consommation des japonais devrait de surcroît se renforcer en raison du recul du chômage au plus bas depuis huit ans, susceptible de faire grimper les salaires et d'améliorer le moral des consommateurs.

Les économistes du consensus recueilli par l'agence Bloomberg s'attendaient en moyenne à une croissance de 2%. Du fait de cette déception, la Banque du Japon a maintenu inchangé aujourd'hui à 0,25% son principal taux directeur. Il faut dire que la prudence reste de mise, surtout en raison du recul de croissance des Etats-Unis, premier partenaire commercial du Japon, à 2,5% au deuxième trimestre contre 5,6% les trois premiers mois de l'année.