Après avoir progressé à un rythme sans précédent jusqu'à 58,1 en novembre, l'indice ISM manufacturier a reculé le mois dernier à 54,1. Les analystes du consensus recueilli par l'agence Bloomberg s'attendaient à un recul à 57,5 seulement. Consécutif aux ouragans qui avaient ravagé le sud des Etats-Unis au début de l'automne, l'effet de reconstruction avait dopé l'indice de l'Institute for Supply Management en novembre. Force est de constater que cet effet positif s'est essoufflé.

La plupart des indicateurs sous-jacents ont baissé. L'indice mesurant l'emploi a reculé à 52,7 contre 56,6 en novembre. Celui des stocks a perdu 2,1 points à 47,2. Enfin, l'indice des nouvelles commandes a perdu 4,3 points à 55,5, et celui des commandes non exécutées a perdu 3,5 point à 49,5 en décembre. "En ligne avec les attentes, la composante de prix a reculé à 63 contre 74 auparavant, traduisant un recul de la pression sur les prix liée aux matières premières", souligne de son côté Marie-Pierre Ripert, chez Ixis.

"2005 a été une excellente année pour le secteur industriel. Et si en décembre nous avons vu un recul du taux de croissance à la fois de la production et des nouvelles commandes, ces indices restent toutefois à des niveaux qui soutiennent la croissance économique", a souligné Norbert Ore, président du comité de surveillance de l'ISM, cité dans le communiqué.

Un avis partagé par Marie-Pierre Ripert. "Cet indicateur reste néanmoins à un niveau tout à fait honorable, reflet d'une activité industrielle en bonne forme", précise également Mitul Kotecha, chez Calyon. Un niveau supérieur à 50 de l'indice ISM reflète en effet une augmentation de l'activité industrielle. L'économiste estime néanmoins que la déception devrait entraîner un recul du billet vert. De fait, la monnaie unique a bondi de 1,12% à 1,1952 dollars après cette publication.