L'OFCE s'attend à un ralentissement sensible de la croissance en 2007

L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) voit la croissance américaine en fort recul en 2007, à 1,9% contre 3,2% cette année. Mais l'économie mondiale devrait résister l'an prochain grâce à la redistribution de la croissance vers l'Asie, l'Amérique latine et l'Europe de l'est.

L'Asie, les pays producteurs de pétrole et l'Amérique latine seront à la fois pilier et moteur de la croissance mondiale en 2007. D'une part pilier des équilibres mondiaux, parce qu' "en recyclant en partie leurs excédents courants dans le financement de la dette extérieure américaine, les pays asiatiques et producteurs de pétrole soutiennent le dollar, favorisent la sagesse des taux longs et confortent leurs débouchés à l'exportation", explique l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui présentait ce matin ses perspectives 2007. D'autre part moteur, parce que ces pays permettront de compenser la perte de vitesse de l'économie américaine.

De fait, le retournement du marché immobilier devrait donner un brusque coup de frein à la croissance des Etats-Unis. Attendue à 3,2% cette année, la hausse du PIB serait ainsi réduite à 1,9% l'an prochain. Un diagnostic plus pessimiste que les 89 économistes du consensus recueilli par Bloomberg, qui tablent en moyenne sur un ralentissement à 2,9%, de même que le Fonds monétaire international (FMI). Les divergences d'anticipation pour l'an prochain reposent essentiellement sur la question de l'ampleur du ralentissement du marché immobilier américain.

Du coup, l'OFCE s'attend également à une croissance mondiale plus marquée par ce décrochage, à 4% contre 4,7% en 2006 contre un ralentissement à 4,9% l'an prochain après 5,1% cette année par le FMI. Une conséquence logique, puisque les Etats-Unis représentent 21,2% du PIB mondial (contre 12,7% pour la Chine, 7,1% pour le Japon, 4,4% pour l'Allemagne et 3,2% pour la France).

L'OFCE note par ailleurs la résistance (toute relative) de la zone euro, dont la croissance est attendue à 2,2% après 2,5% cette année et 1,5% l'an dernier. "Au premier semestre 2006, une véritable dynamique interne s'est enclenchée, reposant sur l'investissement et la consommation et non plus sur le seul dynamisme du reste du monde", souligne le bureau d'étude. La croissance devrait un peu pâtir néanmoins du durcissement des politiques économiques, notamment en Allemagne et en Italie. D'un côté, la politique budgétaire s'est enfermée dans les exigences d'un Pacte de stabilité (lire encadré ci-dessous) qui supprime quasiment toutes marges de manoeuvre. "De l'autre, la politique monétaire reste conduite par la crainte permanente d'un regain d'inflation à chaque reprise", regrette l'OFCE.


Eurostat confirme un déficit public de 2,9% pour la France en 2005
L'office statistique européen Eurostat a abaissé ce matin le déficit public de l'Allemagne pour 2005 et a confirmé ses chiffres précédents pour la France et l'Italie. Le déficit public allemand est abaissé à 3,2% du PIB contre 3,3% estimés auparavant. Dans un cas comme dans l'autre, le déficit est supérieur au maximum de 3% du PIB requis par le Pacte de stabilité. En revanche la dette publique augmente, à 67,9% du PIB, contre 67,7%. Pour la France, le déficit public est confirmé à 2,9%, et la dette est affichée en léger recul, à 66,6%. Pour l'Italie, l'estimation du déficit public est confirmée à 4,1%, tandis que la dette augmente encore à 106,6%. Pour l'ensemble de la zone euro, Eurostat a confirmé un déficit public de 2,4%, en recul sensible par rapport à 2004 (-2,8%). Il a aussi confirmé le niveau de la dette, à 70,8% du PIB, en hausse d'un point par rapport à 2004 (69,8%).

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