Comme prévu, la Banque centrale européenne (BCE) a reconduit le taux directeur à 2,25% cet après-midi, après une première hausse d'un quart de point décidée en décembre, qui avait mis fin à un an et demi de statu quo monétaire. Alors que ce statu quo était attendu à l'unanimité, c'est surtout la teneur du discours de Jean-Claude Trichet qui a été observé de près.

Comme s'y attendaient la plupart des économistes, le président de la BCE a durci le ton de son discours pour baliser le terrain en vue d'une prochaine hausse des taux en mars, lorsque la BCE disposera de sa nouvelle batterie de prévisions de croissance et d'inflation. "Le mot "vigilance" a été réintroduit et apparaît à deux reprises dans le premier paragraphe de son allocution", relève ainsi Ken Wattret, économiste chez BNP Paribas. Enfin, pour lever toute ambiguité sur ses intentions, Jean-Claude Trichet a indiqué tout de go que les marchés avaient raison de s'attendre "à une hausse des taux à court terme".

De fait, bien que la BCE ait affirmé à plusieurs reprises que, contrairement à la Fed, elle n'était pas engagée dans une phase de hausse des taux en série, la Banque centrale n'a de cesse de mettre en garde contre un emballement des prix et la nécessité d'agir, "si nécessaire". Elle souligne également sa confiance dans la poursuite de la reprise économique dans la zone euro qui, malgré quelques à-coups, se confirme jour après jour. "Parmi les risques susceptibles d'enrayer la croissance, la faiblesse de la confiance des consommateurs a été ôtée; en revanche le prix du pétrole et les déséquilibres mondiaux subsistent", indique Ken Wattret.