La fracture numérique entre pays riches et pays pauvres est-elle en train de se combler ? On serait tenté de répondre par la négative, mais une note optimiste est venue hier du Forum économique mondial de Davos. La conférence sur le développement du numérique, "digital inclusion" a en effet nourri les espoirs en ce sens.
Craig Barrett, le patron du champion des puces américain Intel, a ainsi évoqué l'exemple d'une jeune fille au Sri Lanka travaillant et faisant même du commerce grâce à Internet. Et de souligner que de tels cas existent aussi au Tchad ou au Mozambique. Et que les grands groupes du secteur, d'Intel à Microsoft, ont lancé des programmes pour accompagner dans ce domaine des pays en développement. Un début de mobilisation qui suscite, le dit-il, son "optimisme".
Le même terme a été employé par John Chambers, le PDG du spécialiste des réseaux de télécommunication et d'Internet, l'Américain Cisco. "Il y a un ou deux ans, on se demandait si les dirigeants des pays en développement avaient en tête la nécessité d'intégrer le développement technologique. Maintenant, cette question est totalement prise en compte. Reste à régler la question de son rythme et de la complexité des systèmes."
Cet espoir est même partagé par des acteurs de ce monde en développement. Antonio Fernando, ministre de l'Industrie et du Commerce du Mozambique, a ainsi confié les efforts que voulait consacrer son pays en matière de technologies à destination du système éducatif. Ce dernier est d'ailleurs considéré par tous les intervenants comme la clef d'entrée pour ce marché du numérique partout dans le monde, notamment -mais pas seulement- en formant les enseignants. Un Africain présent dans la salle a d'ailleurs lancé : "Je pense que l'Afrique est la prochaine étape pour le développement du digital dans le monde."
Ce bel élan d'optimisme s'est tout de même heurté à quelques principes de réalité. Un haut responsable égyptien, ex-numéro deux de la Banque mondiale, a ainsi évoqué le coût prohibitif pour se doter dans certains pays en développement, notamment le sien, de connexions Internet à un débit convenable. Cette question des infrastructures a d'ailleurs été plusieurs fois évoquée compte tenu des milliards à investir dans ce domaine. D'autant qu'Antonio Fernando a rappelé que ce n'est pas tout de bâtir un réseau, il faut encore dépenser des sommes importantes pour l'entretenir et le maintenir à niveau. Comme quoi la fracture numérique va mettre encore du temps à se combler.
Fracture numérique mondiale : un début d'espoir
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