"L'impact du scandale Livedoor offre une opportunité d'investissement sur les actions japonaises"

Hisanori Gondo, responsable de la gestion actions japonaises pour ING à Tokyo, estime que le scandale Livedoor n'est pas un problème systémique et ne devrait avoir qu'un impact contenu. Il pense même que la baisse des marchés qui en résulte ouvre une opportunité d'achat sur les actions japonaises.

latribune.fr- Le marché est sous pression en raison du scandale relatif au groupe Internet Livedoor. Faut-il craindre un mouvement de grande ampleur?

Hisanori Gondo- Le problème qui se pose aujourd'hui avec Livedoor est propre à ce groupe. Livedoor est notamment accusé d'avoir émis des titres, dans le passé, pour faire croire à des acquisitions par échange d'actions. Mais en fin de compte, le groupe profitait de l'effet positif sur ses titres des annonces de croissance externe pour ensuite les revendre sur le marché à un prix plus élevé. Ce type de malversation concerne peut-être quelques entreprises isolées, mais ce n'est pas un phénomène de masse. Quoi qu'il en soit, je pense que ce problème n'aura qu'un effet limité sur le marché.

Alors comment expliquer la soudaine baisse du Nikkei, à la suite de ce scandale?

Il s'agit davantage d'un prétexte pour les investisseurs pour prendre leurs bénéfices sur un marché qui a déjà bien progressé. En effet, la sanction boursière n'a pas concerné uniquement les entreprises Internet, mais tous les secteurs, comme les foncières, les groupes de distribution... Cette prise de bénéfice sur les marchés va s'arrêter très rapidement. Ainsi, la sanction boursière offre des opportunités d'investissement.

De plus, l'actionnariat de Livedoor est composé en grande partie d'investisseurs individuels. Ce facteur accentue la volatilité du titre.

Votre fonds est-il investi sur Livedoor?

Non, car nous n'investissons pas sur le secteur Internet. Nous avons une certaine méfiance à son égard, notamment en termes de valorisation. En revanche, nous profitons de la baisse des marchés actions pour nous renforcer sur les secteurs et les entreprises que nous possédons déjà en portefeuille.

Quels types d'investissements favorisez-vous?

Nous avons renforcé nos positions sur des actions du secteur financier, hors secteur bancaire (leasing, foncières, cartes de crédits...), sur le secteur du conseil. Nous avons réduit notre investissement sur le secteur bancaire, car les bonnes nouvelles de ce côté, au Japon, sont déjà dans les cours. De même, nous avons réduit notre exposition aux actions liées aux matières premières.

Quelle est votre opinion sur l'évolution économique du Japon?

Je suis très confiant dans la reprise économique japonaise et sur le marché actions sur les cinq prochaines années, voire sur dix ans.

Dans un contexte économique favorable, pensez-vous que de nouvelles fusions peuvent avoir lieu au Japon, comme ce fut le cas ces deux dernières années?

Il y a eu en effet, ces dernières années, des opérations de rapprochement dans la banque, l'énergie, la pharmacie et la distribution. Toutefois, je ne crois pas qu'il y aura à court terme de nouvelles fusions de grande envergure. Même s'il est vrai qu'une consolidation du secteur de la distribution est souhaitable, car il y a un trop grand nombre d'acteurs sur le marché. Mais d'une manière générale, les entreprises susceptibles de se rapprocher sont de petite taille. Par ailleurs, il reste envisageable de voir une opération dans la pharmacie, avec un prédateur étranger.

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