Michelin abaisse ses perspectives de rentabilité sur l'année

Le fabricant français de pneumatiques Michelin a accusé une chute de 29% de son bénéfice net à 276,1 millions d'euros au premier semestre 2006. Le groupe a revu à la baisse son objectif de rentabilité annuel à 8%, sur fond de forte hausse du coût des matières premières.

La hausse du coût des matières premières a fortement affecté les bénéfices de Michelin. Le fabricant français de pneumatique enregistre en effet une chute de ses bénéfices semestriels de 30%. Une baisse finalement beaucoup plus importante que ne l'avait prévu le fabricant. Le bénéfice net a reculé de 29% à 276,1 millions d'euros du fait essentiellement de charges de restructurations, soit 160 millions d'euros, pour la fermeture de l'usine canadienne BFGoodrich de Kitchener. Il a aussi enregistré une baisse de 29,4% de son bénéfice opérationnel à 485,2 millions d'euros car "l'augmentation massive du coût des matières premières - de 21% par rapport au premier semestre, soit un coût additionnel de 352 millions d'euros- a pesé sur la performance opérationnelle de Michelin", souligne le communiqué. L'activité poids lourds en particulier a souffert du net renchérissement du caoutchouc naturel, selon le manufacturier.

Sur la période, la hausse des coûts de l'énergie et du transport dans le sillage de l'envolée du prix du pétrole, a entraîné pour Michelin un coût supplémentaire de 62 millions d'euros. Malgré la politique mise en place par le groupe visant à compenser ces hausses par de nouvelles augmentations de ses prix de vente n'a pas permis sur le semestre d' "effacer totalement cet impact très négatif" de la flambée des matières premières, de l'énergie et des transports, explique le groupe de Clermont-Ferrand.

Le chiffre d'affaires a progressé de 7,1% à 8,023 milliards d'euros. Cependant les ventes en volumes ont légèrement augmenté de 0,9% sur les six premiers mois de 2006, aidées par la croissance soutenue des marchés émergents mais pénalisées par la faiblesse des marchés nord-américains. La marge opérationnelle a, elle, chuté de 3,2 points pour atteindre 6% du chiffre d'affaires.

Face à cette envolée du prix des matières premières, le français a décidé, tous comme ces concurrents Bridgestone et Sumitomo Rubber, de revoir à la baisse sa prévision de marge opérationnelle pour 2006 "compte tenu du contexte actuel et des perspectives de poursuite de hausse du coût des matières premières et de l'énergie". La direction du groupe estime désormais qu'elle sera "proche de 8%", du fait de la poursuite de la hausse du prix des matières premières, soit un recul comparé à 2005, alors qu'il espérait jusqu'alors qu'elle reste stable à 8,8%. Pour l'ensemble de 2006, il table sur un surcoût lié aux matières premières de 800 millions d'euros, soit une augmentation de 23% de l'impact, contre 540 millions d'euros estimé auparavant.

"Depuis deux ans et demi, les hausses répétées du prix des matières premières ont aggravé les coûts de Michelin de plus d'un milliard d'euros. La difficulté à totalement compenser cette évolution rend d'autant plus indispensable l'accélération des programmes d'amélioration de la productivité et de réduction des coûts déjà initiés", a commenté le gérant du groupe, Michel Rollier.

Suite à cette annonce, le titre grimpe de 6,98% à 48,57 euros vendredi en fin de journée.

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