Telstra revoit à la baisse sa prévision de croissance

A la veille de sa privatisation, le géant des télécoms australien révise à la baisse ses estimations de croissance de ses bénéfices à 2-2,5% par an d'ici l'exercice 2010, contre une fourchette de 3 à 5% prévue initialement.

Il n'est pas facile d'être en ligne avec ses prévisions et surtout de les tenir à long terme. Le premier opérateur de télécoms australien Telstra en fait l'expérience. Le groupe vient ce matin de revoir à la baisse ses prévisions de croissance à long terme. Telstra parie désormais sur une hausse de 2 à 2,5% par an de son bénéfice avant impôts, intérêt, dépréciation et amortissement (Ebitda) d'ici l'exercice 2010. On est donc en dessous de la fourchette de 3 à 5% annoncée en novembre dernier. Si on compare avec le plus haut de la prévision de novembre qui était de 5%, la fourchette d'estimation a donc été divisée par deux.

Telstra justifie la baisse de ses performances par l'augmentation de ses coûts. En effet, le groupe australien a expliqué que ses dépenses allaient augmenter de 2 à 3% par an sur cette période, donc d'ici l'exercice 2010. Un événement qui n'était pas prévu par Telstra qui s'attendait au contraire à enregistrer une stabilité de ses dépenses.

Une mauvaise nouvelle alors que la privatisation partielle de Telstra est sur les rails. Ainsi, le gouvernement australien qui possède 51,8% du capital de l'entreprise doit lancer lundi le processus de vente d'un tiers environ de sa participation dans le géant des télécoms pour 6 milliards de dollars australiens (6,26 milliards d'euros). Cette part sera proposée aux particuliers et aux investisseurs institutionnels australiens et étrangers. Le restant de la participation de Canberra sera placé dans un fond d'investissement qui pourra par la suite céder ses titres sur une période de deux ans.

Ce n'est pas la première mauvaise nouvelle de l'année pour Telstra. Et le gouvernement australien a d'ailleurs longtemps hésité à lancer l'opération de privatisation partielle pour ne pas être accusé de brader des actifs publics. Les résultats de Telstra, qui est victime d'une baisse de son chiffre d'affaires dans la téléphonie fixe, sont médiocres. Par ailleurs, le 7 août dernier, le géant des télécoms a renoncé à investir 1,7 milliard d'euros dans un vaste réseau en fibres optiques qui devait relier les cinq grandes villes australiennes. Une décision qui a également affecté Alcatel qui devait être le principal fournisseur de ce grand réseau. Telstra a jeté l'éponge, car il n'a pas réussi à se mettre d'accord avec l'autorité de régulation australienne concernant les tarifs que paieraient ses concurrents pour emprunter son réseau.

Toutefois, l'annonce du jour était anticipée par les investisseurs. Le titre Telstra a clôturé en hausse de 2,68% à 3,83 dollars australiens à la Bourse de Melbourne.

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