Le gouvernement veut faire évoluer le pacte d'actionnaires d'EADS

Le ministre de l'Economie a annoncé à l'Assemblée nationale avoir rencontré Arnaud Lagardère, coprésident du conseil d'administration d'EADS, pour discuter d'éventuelles évolutions dans l'actionnariat et le management du groupe.

Au cours de la séance de l'Assemblée nationale, Thierry Breton, ministre de l'Economie et des Finances, a déclaré avoir évoqué avec Arnaud Lagardère d'éventuelles évolutions du pacte d'actionnaires et de la structure managériale du groupe de défense et d'aéronautique européen EADS. "Je viens de rencontrer il y a une heure Arnaud Lagardère pour parler des évolutions éventuelles du pacte d'actionnaires et également des structures managériales, évidemment avec les partenaires allemands", a indiqué le ministre de l'Économie lors de la séance des questions au Parlement.

Depuis la création du groupe en 2000, l'État français, qui détient 15% du capital d'EADS, est lié par un pacte d'actionnaires au groupe Lagardère dans le cadre de l'équilibre des pouvoirs au sein du groupe, avec la partie allemande représentée par DaimlerChrysler. "Ce pacte, certains aujourd'hui considèrent qu'il ne donne pas assez de pouvoir à l'État, car ce sont les actionnaires industriels à savoir Lagardère (qui détient 7,5%) et Daimler (22,5%) qui assurent la direction opérationnelle", a souligné le ministre.

Le ministre a également demandé "à la direction d'EADS et d'Airbus" de se "préoccuper" du problème des retards de l'A380, révélés mardi dernier et sources d'une crise au sein du groupe. "Aujourd'hui, nous avons effectivement affaire à une situation industrielle qui pose un certain nombre de problèmes", a-t-il estimé. La direction du groupe est en effet ébranlée depuis quelques jours par l'annonce de nouveaux retards de livraison de plusieurs mois de son gros-porteur A380. Suite à cette annonce, le cours du titre avait chuté en Bourse de plus de 25% mercredi dernier. Un retard qui a suscité de vives critiques, d'autant que six dirigeants du groupe ont vendu en mars un paquet d'actions, dont Noël Forgeard, ancien président d'Airbus et actuel co-président exécutif d'EADS. Il a cependant démenti avoir eu connaissance des difficultés d'Airbus à l'époque.

De son côté, Dominique de Villepin a déclaré aujourd'hui à l'Assemblée, au cours de la séance de questions au gouvernement, qu'il remettrait "les choses à plat" concernant le pacte d'actionnaires d'EADS. Le Premier ministre était interpellé par le numéro un socialiste François Hollande qui lui demandait s'il gardait sa confiance à Noël Forgeard.

Par ailleurs, suite à la réunion de travail organisée hier entre les quatre plus hauts responsables du groupe, Michaël Hauger, porte-parole d'EADS, a démenti des informations de presse selon lesquelles la partie allemande du groupe européen aurait réclamé la démission de Noël Forgeard.

Ces annonces profitent au titre. En fin d'après-midi, il gagne 6,50%, à 21,46 euros.

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