Le blocage de son mariage avec Abertis fait chuter l'action Autostrade

La décision du gouvernement de Romano Prodi de bloquer la fusion des sociétés autoroutières Autostrade et Abertis provoque une chute du titre Autostrade ce matin à la Bourse de Milan.

Suite à la décision du gouvernement transalpin d'opposer une fin de non-recevoir au projet de mariage avec l'espagnol Abertis, le titre de la société autoroutière italienne Autostrade accuse une chute à la Bourse de Milan. A la clôture, l'action de la société contrôlée par la famille Benetton chute ainsi de 2,60% à 21,71 euros.

Le gouvernement italien a décidé de bloquer la fusion entre les deux sociétés autoroutières, qui aurait donné naissance au premier groupe mondial d'autoroutes, sous pavillon espagnol au nom de l'intérêt national en jeu (voir ci-contre). Le veto a pris la forme d'une lettre commune du ministre italien des Finances, Tommaso Padoa-Schioppa, et de son collègue des infrastructures, Antonio Di Pietro, à l'Autorité Nationale des Autoroutes (Anas) publiée dans la nuit de vendredi à samedi après la fermeture des Bourses de Madrid et de Milan. Ils estiment que le projet n'est "ni compatible ni cohérent" avec les termes de la concession accordée le 16 mai 1997 à Autostrade lors de sa privatisation. Le décret de la présidence du Conseil interdisait la participation de sociétés de construction au capital "pour ne pas créer de conflit d'intérêt".

En effet, la gauche italienne refuse de voir tomber entre les mains des Espagnols une partie de son réseau autoroutier. Il s'agit également d'un moyen pour régler ses comptes avec la famille Benetton qui est accusé d'avoir augmenté le tarif des péages sans réaliser aucun des investissements promis.

Dans une interview au journal La Stampa, Antonio Di Pietro souligne que la décision du gouvernement est définitive, mais il laisse toutefois entendre que le dossier pourrait être réexaminé en cas de modification de l'actionnariat d'Abertis.

Selon le quotidien de Rome Il Messaggero, les directions d'Autrostrade et d'Abertis auraient prévu une rencontre ce matin.

Annoncé en avril dernier, il devait s'agir de la plus importante fusion dans le secteur de la gestion d'autoroutes en Europe. Les actionnaires des deux groupes s'étaient prononcés en juin en faveur de cette association. L'opération devait consacrer le mariage de deux poids lourds de la concession d'infrastructures, qui avaient déjà discuté d'un rapprochement en 2004 sans arriver à conclure. Mais les actionnaires d'Abertis (la caisse d'épargne catalane Caixa pour 23,2 % et le leader de la construction ACS pour 24,8 %) comme la famille Benetton, dont le holding Schemaventotto détient 52 % d'Autostrade, avaient la volonté d'aboutir. Les Benetton surtout, après qu'Autostrade avait échoué à remporter la privatisation de la société d'autoroutes française APRR, alors qu'Abertis a, lui, réussi à gagner celle de la Sanef.

Le nouvel ensemble, numéro un européen du secteur, aurait eu une capitalisation boursière de 25 milliards d'euros (près de 12 milliards pour Abertis et de 13 milliards pour Autostrade) et représenté une valeur d'actifs de 45 milliards

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