Les deux géants italiens de l'énergie profitent de la hausse du pétrole et de l'électricité

Le groupe pétrolier Eni a vu ses profits progresser de 3,5% entre juillet et septembre, tandis que ceux de l'électricien Enel bondissaient de 15%.

En cette fin de semaine, l'énergie italienne fait le point sur son activité entre juillet et septembre. Ce matin, le groupe pétrolier Eni a indiqué que ses profits nets avaient progressé de 3,5% par rapport au troisième trimestre de l'an dernier à 2,42 millions d'euros. L'activité pétrolière de ce groupe également présent dans l'électricité et le gaz a vu ses profits s'accroître de 10%, une augmentation cependant inférieure à celle connue par le prix du baril de brut sur les marchés internationaux.

La hausse du prix du pétrole au cours de cette période aura tout de même permis à la quatrième "major" pétrolière européenne de compenser la légère érosion de sa production de brut. Le groupe basé à Rome a extrait ainsi du sol en moyenne 1,71 million de barils de brut, contre 1,72 million au cours de la même période un an plus tôt. Une absence de croissance expliquée par les problèmes rencontrés sur son gisement de Dacion, au Vénézuela.

Produisant 50.000 barils par jour, ce dernier a été renationalisé par l'administration d'Hugo Chavez au printemps dernier. L'instabilité au Sud du Nigeria et les attaques rebelles, ainsi que des travaux de maintenance sur ses puits du Kazakhstan, expliquent également cette atonie du rythme de production.

Paolo Scaroni, le PDG du groupe, n'en a pas moins confirmé sa prévision de voir la production croître de 3% sur l'ensemble de l'année 2006. Le rythme d'extraction plus soutenu en Libye et en Angola devrait permettre de compenser partiellement son recul dans d'autres parties du globe. Eni a en outre indiqué hier que ses investissements cette année devraient progresser de 17 % par rapport à ceux de l'an dernier.

Sur le front de l'électricité, Eni a indiqué que ses ventes devraient croître en 2006 de plus de 9%, tandis que celles de gaz devraient également connaître une augmentation de plus de 6%. Les bons résultats enregistrés dans ces deux activités par le groupe s'expliquent par l'autorisation accordée par le régulateur italien de répercuter sur les prix de l'électricité la hausse du pétrole et du gaz alimentant ces centrales.

En fin de matinée, l'action Eni progressait de 1,60% à 24,70 euros.

Toujours dans l'électricité - et toujours en Italie - Enel a de son côté indiqué jeudi soir avoir enregistré une hausse de 15% à 693 millions d'euros de ses profits d'exploitation au cours du troisième trimestre, en raison de l'accroissement de ses marges sur son marché domestique et d'une production plus importante à l'étranger. Ces résultats intégraient pour la première fois la contribution de Slovenske Elektrarne, l'électricien slovaque racheté pour 840 millions d'euros. Les profits nets, de 662 millions d'euros, se sont cependant révélés inférieurs aux attentes des analystes.

Toutes les interrogations continuent d'entourer les projets de croissance externe du groupe. Son PDG, Fulvio Conti, qui avait indiqué il y a un an disposer de 15 milliards d'euros pour préserver le statut "d'acteur majeur" de son groupe, a réitéré hier le chiffre d'investissements atteignant entre 13 et 15 milliards d'euros et partiellement financés grâce aux cash-flows du groupe. En août dernier, Fulvio Conti avait répété être à la recherche de sociétés à acquérir afin d'accroître la puissance d'Enel en dehors de son marché domestique.

Hier, ce dernier a évoqué des plans destinés à accroître sa capacité en Espagne, France, Slovaquie et Roumanie - autant de pays dans lesquels le groupe est déjà présent. Enel est ainsi intéressé par l'achat d'actifs en Russie, pays dans lequel le groupe pourrait dépenser près de 4 milliards d'euros dans le rachat de centrales électriques en cours de privatisation. En Turquie, le premier groupe italien de services aux collectivités pourrait allouer 800 millions d'euros au rachat de centrales thermiques fonctionnant au gaz. Dans ce pays, Enel est également candidat au rachat de trois premières compagnies de distribution d'électricité en cours de privatisation.

Si ses projets de rachats ne se concrétisent pas, le groupe a prévu de lancer un programme de rachat de ses propres actions et se décidera avant la fin septembre 2007 sur ce point.

A Milan, le titre Enel a gagné 1,61% à 7,76 euros.

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