Anne Lauvergeon reconduite à la tête d'Areva

La présidente du directoire du groupe nucléaire est reconduite à son poste pour cinq ans. Mais le conseil de surveillance lui donne de strictes instructions en matière de politique industrielle et de rigueur de gestion.

Anne Lauvergeon sauve son poste: la présidente du directoire d'Areva, le groupe nucléaire français, a été reconduite aujourd'hui pour cinq ans dans ses fonctions, qui arrivaient à leur terme le 3 juillet. Un renouvellement qui n'allait pas de soi, tant le groupe occupe une position stratégique dans la politique énergétique française.

Ces derniers temps, le tout Paris des affaires bruissait de rumeurs sur les batailles qui se livraient autour de la présidence d'Areva. Anne Lauvergeon, qui n'a pas que des amis, était notamment contestée depuis l'abandon, par le gouvernement, du projet d'introduction en Bourse de son groupe.

Finalement, la patronne de choc - l'une des très rares femmes à diriger un grand groupe français - a donc obtenu de rester au poste qu'elle occupait depuis 2001. Mais le conseil de surveillance, chargé de nommer le directoire d'Areva, a bien encadré son action à venir. Selon le conseil, ainsi, l'heure n'est plus à la diversification. Le communiqué du conseil de surveillance, présidé par Frédéric Lemoine, précise que "la recherche de nouveaux métiers n'est pas une priorité pour Areva", qui doit plutôt se focaliser sur ses métiers actuels. L'instance supérieure du groupe exhorte aussi le directoire à veiller au "fonctionnement exemplaire de ses activités industrielles", ce qui doit demeurer sa "priorité absolue".

L'action des dirigeants opérationnels sera également scrutée à la loupe en ce qui concerne la gestion courante. Car le conseil de surveillance lui demande de poursuivre "l'amélioration des performances économiques et financières du groupe". La rigueur est d'autant plus indispensable, en la matière, qu'Areva ne pourra pas compter sur des levées d'argent frais: "le choix des actionnaires majoritaires exclut toute augmentation de capital à court et moyen terme", souligne l'instance de contrôle du groupe.

Le programme de travail des années à venir risque d'être chargé pour Areva. Fleuron de l'industrie nucléaire française, le groupe se retrouve au coeur des réflexions stratégiques engagées suite à la flambée des coûts de l'énergie. Alors que la place du nucléaire dans le monde est appelée à se développer, Areva et sa maîtrise technologique suscitent bien des convoitises. Si le gouvernement a finalement décidé à l'automne dernier de renoncer à la privatisation partielle du groupe via une introduction en Bourse, Bouygues a ouvertement manifesté son intérêt pour Areva.

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