Départ surprise du patron de Volkswagen

Bernd Pischetrieder, le président directeur-général du groupe automobile allemand, quittera son poste le 31 décembre prochain et sera remplacé par Martin Winterkorn, le patron d'Audi. Un coup de théâtre qui survient alors que Porsche envisage de monter sa participation de 21,2% à 29,9% dans le capital du premier constructeur européen.

La journée aura été le théâtre d'un véritable jeu de chaises musicales dans l'industrie automobile. Mais si l'annonce du remplacement de Jean-Martin Folz par Christian Streiff à la tête du groupe PSA Peugeot-Citroën était attendue, en revanche, celui du président directeur-général du groupe allemand Volkswagen l'était beaucoup moins.

Le patron du premier constructeur automobile européen, Bernd Pischetsrieder, quittera effectivement son poste le 31 décembre a annoncé le groupe, et sera remplacé par Martin Winterkorn, l'actuel patron de sa filiale Audi. Un départ précipité qui n'est peut être pas tout à fait étranger au projet de renforcement de Porsche dans le capital de Volkswagen.

Car en la matière, les rumeurs se précisent... En septembre, le patron de Porsche Wendelin Wiedeking avait reconnu étudier l'hypothèse d'une montée au capital de Volkswagen, sans toutefois donner de chiffre précis. Le Frankfurter Allgemeine Zeitung persiste et signe. Dans son édition de ce matin, le quotidien allemand affirme que la célèbre marque de voitures de sport, qui détient déjà une part de 21,2% dans le capital du premier constructeur européen serait sur le point de la hisser à 25,1%. Avec à terme, l'objectif de détenir 29,9% des droits de vote de Volkswagen.

"Nous n'excluons pas de monter à 29,9%", a confié un porte-parole de Porsche au journal germanique, soit tout juste en-dessous de la limite des 30%, au-delà de laquelle la loi en vigueur outre-Rhin obligerait l'actionnaire à lancer une offre sur l'ensemble du capital de Volkswagen. Dès lors, Porsche s'imposerait de loin comme le premier actionnaire de Volkswagen, loin devant l'Etat régional de Basse-Saxe (20,75% des droits de vote) et le fonds Brandes Investment (9,4%).

Pour l'heure, le constructeur de Stuttgart qui contrôle déjà 21,2% des droits de vote de Volkswagen possède une option sur 3,9% supplémentaires. Cette option sera exercée une fois obtenu le feu vert des autorités boursières allemandes, vraisemblablement d'ici la fin de l'année.

En augmentant sa part, Porsche vise à sécuriser ses approvisionnements face à une éventuelle OPA sur Volkswagen. Ce dernier fabrique en effet les châssis du 4x4 de luxe Cayenne, la vache à lait du groupe. Une manoeuvre destinée à protéger ses intérêts, alors que l'abrogation de la "loi Volkswagen", jugée non conforme à la réglementation européenne par Bruxelles, semble de plus en plus probable. La Cour européenne de justice doit se pencher au mois de décembre sur ce dispositif voté en 1960, qui interdit à tout actionnaire étranger de détenir plus de 20% des droits de vote du constructeur, même s'il possède une part supérieure du capital.


MAN n'envisage pas d'entrer au capital de Volkswagen quand Investor se renforce dans Scania
Certaines rumeurs prennent corps, d'autres se dégonflent. Ainsi, toujours selon les informations du Frankfurter Allgemeine Zeitung, le conglomérat allemand MAN n'aurait pas l'intention d'entrer au capital de Volkswagen, contrairement aux "on dit" qui animaient ces derniers jours la Bourse de Francfort. Selon le quotidien allemand, si l'hypothèse aurait effectivement la bénédiction du chef du gouvernement de Basse-Saxe, Christian Wulff, qui souhaite un contre-poids face à Porsche dans le capital de Volkswagen, elle mobiliserait des moyens financiers trop importants, alors que MAN a besoin de toutes ses ressources pour financer son offre publique d'achat sur le fabricant de poids lourds suédois Scania. Une opération qui suscite bien des manoeuvres. Aujourd'hui, Scania a vu son actionnaire de référence Investor, holding contrôlée par la famille Wallenberg, accroître sa part à 20,01% des droits de vote et 11% du capital. Au total, à travers sa holding et sa fondation, la famille Wallenberg détient désormais 29,71% des droits de vote et 16,3% du capital de Scania.

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