Les Oppenheimer se désengagent d'Anglo American

La famille la plus riche d'Afrique australe cède le tiers de ses parts dans le groupe fondé les maîtres de l'ex-Rhodésie. Leurs participations sont reprises par un milliardaire chinois.

La famille Oppenheimer, qui fonda en 1917 ce qui devait devenir le deuxième plus important conglomérat minier au monde, vient de céder le tiers de la participation lui restant encore dans Anglo American à un milliardaire chinois. Les descendants des anciens maîtres de la Rhodésie ont ainsi vendu 1,13% des actions du groupe à China Vision Resources - la société dirigée par le magnat Larry Yung - pour n'en conserver plus que 2%. Les parts cédées étaient valorisée sur le marché quelques 419 millions de livres sterling (628 millions d'euros).

Larry Yung serait, selon le classement du magazine Forbes, la deuxième homme le plus riche de Chine. Il est surtout connu pour sa position à la tête de Citic Pacific, gigantesque structure d'investissement dépendant du gouvernement chinois.

Cette opération vient confirmer, si besoin était, l'intérêt grandissant de la République populaire pour les ressources minières, en particulier africaines. Le symbole est fort: le groupe symbolisant l'ancienne puissance coloniale est aujourd'hui investi par la Chine.

Ce désengagement partiel des Oppenheimer marque également une étape supplémentaire de la transformation de "l'Anglo" - un groupe au coeur de l'histoire de l'Afrique australe - en une multinationale basée à Londres et se détachant peu à peu de sa terre d'origine. Le PDG actuel, Tony Trahar, qui doit prendre sa retraite en mars - il sera remplacé par Cynthia Caroll, la première femme à la tête du groupe - avait déjà indiqué l'an dernier que la compagnie, traditionnellement présente dans l'or et le platine - les deux piliers de l'industrie minière sud-africaine - allait maintenant se focaliser sur les métaux de bases alimentant la révolution industrielle chinoise, afin de concurrencer plus étroitement les BHP Billiton, Rio Tinto et autres Xstrata.

Le groupe, qui a déjà regroupé il y a plusieurs années ses mines d'or dans Anglogold, une société indépendante aujourd'hui cotée à Londres, veut continuer à céder ses participations lui restant dans cette dernière, mais également dans ses division spécialisées dans le papier, l'acier, ou le sucre.

La famille Oppenheimer a indiqué vendredi dans un communiqué qu'elle investirait les gains de la cession de ses parts en Afrique... mais hors du secteur minier. Ce que précisément les actionnaires du groupe fondé par leurs ancêtres exhortent à ne plus faire: ceux-ci ont même accueilli le départ des Oppenheimer en faisant monter le cours du titre de 1,2 % vendredi.

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