Mittal tenu de lancer une OPA complémentaire sur Arcelor Brésil

Le numéro un mondial de l'acier se voit imposer par le régulateur boursier brésilien (CVM) l'obligation de lancer une offre publique d'achat sur les minoritaires de la filiale brésilienne d'Arcelor. Une décision de nature à renchérir le coût du mariage entre Arcelor et Mittal de plusieurs milliards d'euros.

La facture de son mariage avec Arcelor pourrait coûter à Lakshmi Mittal encore plus cher que prévu. Dans un communiqué publié ce matin, l'autorité des marchés financiers brésiliens (CVM) donne en effet obligation à Arcelor Mittal d'ouvrir une offre publique de rachat sur la filiale brésilienne d'Arcelor. Une décision dont le groupe se serait bien passé, puisqu'il pourrait être amené à débourser 3,9 milliards d'euros supplémentaires pour pouvoir achever sa fusion.

Le régulateur souligne avoir "refusé, au cours d'une réunion extraordinaire lundi, de refuser de donner suite au recours déposé par Mittal Steel Company, (...) si bien que Mittal a le devoir de réaliser une OPA en tenant compte des statuts d'Arcelor Brésil". Contactée par l'AFP, la direction du sidérurgiste indien déclare prendre bonne "note de l'annonce" qu'elle entend étudier avant "d'évaluer les options possibles".

Pour le moment, les actionnaires minoritaires d'Arcelor Brésil obtiennent donc gain de cause à leur demande déposée auprès de l'autorité de régulation brésilienne, dans le but de bénéficier des mêmes conditions de rachat de leurs titres que lors de la récente OPA de Mittal sur Arcelor. Car jusqu'à présent la direction du nouveau géant mondial de l'acier jugeait que le rachat du sidérurgiste européen Arcelor réalisé cet été n'impliquait aucun changement de contrôle au sein de la filiale brésilienne de ce dernier, lui épargnant ainsi le lancement d'une OPA obligatoire et coûteuse sur les minoritaires.

Tout le contraire de l'avis déjà rendu public en août dernier par la CVM, estimant que Mittal y était contraint par "une obligation juridique". La loi brésilienne prévoit en effet qu'en cas de changement dans le contrôle du capital d'un groupe, l'acquéreur inclue dans son offre la reprise des participations minoritaires.

La décision rendue aujourd'hui par la CVM, rejette par conséquent un recours déposé par l'homme d'affaires indien Lakshmi Mittal devant la Cour suprême du Brésil. Après avoir mis sur la table près de 26 milliards d'euros pour absorber Arcelor, le groupe Mittal pourrait donc voir ses projets de croissance externe contrariés par ce nouveau surcoût estimé à 3,9 milliards d'euros.

A la Bourse de Paris, l'action Arcelor Mittal gagne en fin d'après-midi 2,69% à 25,94 euros et sans surprise, de l'autre côté de l'Atlantique, le cours du titre Arcelor Brasil SA bondissait à mi-séance de 5,7%, à 36,22 reals (12,95 euros).

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