Les quants français doublés par leurs homologues de l'Est !

La France a la réputation de former les meilleurs ingénieurs au monde. Mais la suprématie française semble aujourd'hui menacée par des candidats de la nouvelle Europe, prêts à accepter des salaires bien inférieurs à ceux exigés par les Français.

Polytechnique, Les Mines ou autres grandes écoles d'ingénieurs ne sont plus le vivier exclusif des recrues embauchées par les établissements financiers, en particulier pour les métiers d'analystes quantitatifs (quants). Les ingénieurs ukrainiens, bulgares et roumains, qui n'ont rien perdu de leur esprit matheux, rivalisent depuis quelques années avec les professionnels issus des grandes écoles françaises. A Londres, le phénomène a de quoi inquiéter les Hexagonaux, jusque-là favoris sur les postes de quants.

Les universités des pays d'Europe de l'Est sont réputées pour leurs "Olympiades". Ces compétitions organisées au niveau régional pour distinguer les meilleurs étudiants en sciences et en mathématiques sont source d'une saine émulation au profit de l'excellence.

De fait, aujourd'hui, la parfaite maîtrise des mathématiques est un critère essentiel pour participer à l'explosion des marchés des produits dérivés en actions, en matières premières ou sur les taux.

Rapport qualité/prix imbattable

A compétence égale, ces nouveaux candidats obtiennent un salaire fixe avoisinant les 70.000 euros par an avec une part variable autour de 60% du montant du fixe. Alors que la rémunération fixe des ingénieurs français monte très vite à 120.000 euros par an, auxquels il faut ajouter des bonus quelque fois... supérieurs au fixe!

"Le rapport qualité/prix des profils issus de l'Europe de l'Est est sans équivalent", relève Thierry Carlier-Lacour, responsable du département banque/finance du cabinet de recrutement Humblot-Grant.

Et l'arrivée dans l'Union Européenne de la Roumanie et de la Bulgarie en janvier 2007 devrait accentuer le flux d'étudiants talentueux vers les universités et les banques britanniques.

Mais que les grandes écoles françaises se rassurent. Les formations françaises fondées sur l'hyperspécialisation restent un excellent atout pour le secteur de la finance, en quête de techniciens toujours plus pointus. Encore faut-il que les ingénieurs français soient prêts à accepter une baisse de leur rémunération

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