La nouvelle loi sur les faillites plombe les résultats de Bank of America

La deuxième banque américaine a vu son bénéfice net reculer de 2% au quatrième trimestre. Bank of America a dû passer d'importantes provisions pour créances douteuses. Plusieurs milliers d'Américains se sont placés sous la protection de la loi sur les faillites avant que sa révision, plus sévère, n'entre en vigueur.

Les banques américaines pâtissent de la nouvelle loi sur les faillites. La deuxième banque américaine, Bank of America a enregistré au quatrième trimestre un bénéfice net de 3,77 milliards de dollars (3,1 milliards d'euros), en recul de 2%. Alors que les banques américaines enregistrent des bénéfices colossaux et en forte croissance, Bank of America a subi une baisse de son activité de courtage et une forte augmentation des provisions pour créances douteuses.

En effet, à l'instar de sa consoeur JP Morgan (voir ci-contre), Bank of America a passé un montant important de créances douteuses qui s'est élevé à 320 millions de dollars. Ces provisions ont été provoquées par l'entrée en vigueur d'une nouvelle loi sur les faillites.

A la mi-octobre, la révision de la loi sur le Chapitre 11 est entrée en vigueur. Elle est aujourd'hui plus restrictives pour les demandeurs et limite la protection offerte auparavant (voir ci-contre). Le nouveau texte restreint aussi la possibilité qu'avaient jusqu'à présent les individus de changer d'État afin de profiter, au Texas ou en Floride, de dispositifs plus souples en matière de faillite.

500.000 nouvelles faillites

L'entrée en vigueur de cette nouvelle loi a encouragé de nombreux particuliers à se placer sous le chapitre 11. La semaine précédant son application, près de 500.000 Américains se sont placés sous la protection de l'ancien dispositif et se déclarant ainsi insolvables.

"Cette situation ne se reproduira pas et devrait d'ailleurs nous profiter à l'avenir car nous attendons une réduction du nombre des faillites personnelles", a souligné Kenneth Lewis, le PDG de Bank of America. Cette nouvelle loi avait été largement encouragée par les banques et les fournisseurs de cartes de crédit. Ils voulaient limiter la protection du Chapitre 11 et éviter son recours trop fréquent.

Cette loi est d'autant plus importante pour Bank of America qu'elle est devenu le premier acteur mondial des cartes de crédit en 2005. Elle a racheté en juillet dernier le spécialiste des cartes de crédit MBNA pour 35 milliards de dollars (voir ci-contre). Son acquisition a d'ailleurs pesé sur les comptes puisque le bénéfice par action s'élève à 94 cents contre 93 cents en prenant en compte les charges de restructuration et de fusion. Les analystes tablaient sur un bénéfice par action de 1,02 dollar.

Autre point faible, l'activité de trading a enregistré "une performance bien inférieure à celle des trimestres précédents", a commenté le patron de Bank of America. Sur l'ensemble de l'exercice 2005, le bénéfice annuel de la banque basée en Caroline du Nord a néanmoins atteint 16,89 milliards de dollars, en progression de 19% par rapport à 2004.

Dans la matinée à Wall Street, le titre recule de 0,38% de 44,02 dollars.

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