La Société Générale portée par sa banque d'affaires

La deuxième banque française affiche un bénéfice net annuel en hausse de 35,5%, avec un quatrième trimestre un peu supérieur aux attentes. Les activités de financement et investissement sont toujours plus rentables avec un rendement sur fonds propres de 44,4%.

En publiant leurs résultats respectifs à un jour d'intervalle, il est difficile de ne pas comparer ceux de BNP Paribas avec ceux de Société Générale présentés ce matin (voir ci-contre). Le bénéfice net annuel 2005 de Société Générale a enregistré une forte progression de 35,5% à 4,44 milliards d'euros, comparé aux 3,12 milliards d'euros de l'exercice 2004. Cependant, ce chiffre n'arrive même pas au niveau du bénéfice de BNP Paribas de 2004, preuve que la Générale a du retard. Le produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques) progresse de 17% à 19,17 milliards d'euros en 2005.

Seuls chiffres encore non connus jusqu'à présent, ceux du quatrième trimestre affichent un bénéfice net à 1,13 milliard d'euros, en très forte progression de 41,9%. Ce résultat est dans la fourchette haute des estimations du consensus Reuters. Sur ce point, la Société Générale fait mieux que sa rivale, puisque cette dernière a présenté hier des résultats trimestriels qui ont déçu le marché.

Alors que BNP Paribas met un peu plus l'accent sur la banque de détail à l'étranger, notamment depuis son rachat de Banca Nazionale del Lavoro (BNL), la banque dirigée par Daniel Bouton pointe toujours le doigt sur les résultats de sa banque de financement et d'investissement (BFI). Cette division a dégagé en 2005 un bénéfice de 1,84 milliard d'euros, en hausse de 26,7% et représentant 41% du bénéfice total du groupe. La rendement sur fonds propres de la BFI atteint un niveau très élevé de 44,4% en 2005. Cette division est sans conteste la plus rentable de la Société Générale, celle qui lui procure le plus de bénéfices et de rentabilité. C'est la grande différence avec BNP Paribas qui veut affaiblir sa dépendance à la BFI, trop corrélée à la santé des marchés financiers.

Du coup, la différence se fait également sentir dans la banque de détail entre les deux banques. La Société Générale affiche un résultat d'exploitation de 1,97 milliard d'euros sur son réseau français contre 1,75 milliard d'euros pour BNP Paribas. Mais la grande différence se fait sur la banque de détail à l'étranger. La Société Générale enregistre un résultat brut d'exploitation de 926 millions d'euros en 2005 pour son réseau étranger et de 925 millions d'euros pour ses services financiers, soit 1,85 milliard d'euros en tout. De son côté, BNP Paribas dégage un résultat brut d'exploitation, pour ces deux activités qu'elle regroupe dans un même pôle, de 2,59 milliard d'euros.

La Société Générale est présente dans de nombreux pays d'Europe de l'Est mais ses filiales sont encore de petite taille. Toutefois, leurs bénéfices ont augmenté de près de 50% en 2005. De son côté, BNP Paribas est bien implanté aux Etats-Unis et partout en Europe grâce à Cetelem et de plus en plus avec Cofinoga. C'est cette différence sur la banque de détail à l'étranger qui devrait pourtant être le nerf de la guerre dans le futur.

Les deux banques ont à peu près la même exposition sur les marchés actions pour leur banque de financement et d'investissement ainsi que pour leurs activités de gestion d'actifs. Mais en annonçant l'acquisition de BNL, BNP Paribas veut clairement marquer sa différence en s'imposant dans la banque de détail à l'étranger. La Société Générale, sur ce point, risque de ne pas rattraper sa rivale si elle ne saute pas le pas à son tour.

A la Bourse de Paris, l'action Société Générale a clôturé en hausse de 3,96% à 118 euros.

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