Le conseil en investissement a le vent en poupe

Les sociétés de conseil en allocation d'actifs embauchent en Europe. Ces services restent sous-utilisés en France par les investisseurs institutionnels, mais la tendance est résolument positive.

Petit à petit, les investisseurs institutionnels adoptent les meilleures pratiques anglo-saxonnes. Notamment, ils font de plus en plus souvent appel aux consultants pour les guider dans leurs choix d'investissement.

Selon une étude relative à la gestion d'actifs institutionnels menée par le cabinet de conseil bfinance, le nombre d'appel d'offres a augmenté de près de 35% entre 2004 et 2005, passant de 106 à 143. Si l'on excepte l'appel d'offres record lancé par le Fonds de Réserve des Retraites en 2004 (16 milliards), les volumes concernés par les conseils ont doublé en un an. En outre, ces conseils portent sur une gamme de classes d'actifs de plus en plus étendue, y compris la gestion alternative, et de moins en moins sur la gestion diversifiée.

Le retard français dans l'utilisation des conseils externes est patent. Selon bfinance, moins de 30% du marché français est concerné par ces prestataires, contre 50% en Italie et surtout 90% au Royaume-Uni.

Dans ce contexte de professionnalisation de l'investissement, David Laugier, directeur général de bfinance en France, estime que sa société ou ses concurrents comme Mercer, Fixage, Altedia, Hewitt ou encore Amadeis vont jouer un rôle croissant sur ce marché dans les années à venir.

Le cas britannique

Même sur un marché mature comme celui du Royaume-Uni, le conseil en investissement ne cesse de se développer. Une nouvelle étude réalisée par l'université d'Oxford souligne l'insuffisance des ressources des trustees des fonds de pensions, tant au niveau de la formation que de l'expérience professionnelle. Cette année, le cabinet de conseil Aon estime que le déficit cumulé des fonds de pension des entreprises britanniques atteint 76 milliards de livres sterling.

Ces mauvaises performances sont la vague sur laquelle veulent surfer les cabinets de conseil. Et en effet, ils recrutent. Le patron d'Aon à Londres, Ian McKinlay, a confié à eFinancialCareers que le cabinet entendait recruter 40 personnes à la division des investissements pour faire face à la croissance de l'activité. "Il parait évident que nos ressources actuelles sont insuffisantes et que nous devons recruter. Pour autant, il est très difficile de chiffrer nos besoins à ce jour".

Dev Majithia, directeur de la division "investissement" au sein du cabinet de recrutement Joslin Rowe, confirme cette tendance à l'embauche chez les cabinets spécialisés. "Les conseils recrutent pour remplacer les gens partis chez les multi-gérants ou chez les fonds de hedge funds", indique-t-il. "Une partie des recrutements correspond également à l'augmentation des fonds sous gestion", ajoute-t-il.

Parmi les expériences les plus prisées, celles de l'audit de fonds, d'analyse de performance ou de rating de fonds. La connaissance des méthodes quantitatives ou de programmes comme Visual Basic constituent un plus, conclut Dev Majithia.

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