Quelle technologie pour le très haut débit ?

Le Wimax doit permettre d'apporter, par ondes hertziennes, le haut débit dans les zones d'ombre - dites "blanches" - inaccessibles à l'ADSL. Quelque trois millions de foyers sont concernés. Mais ces technologies à très haut débit ne sauraient être rentabilisées sur les seules zones rurales. En dehors des collectivités locales, soucieuses de l'aménagement numérique de leur territoire, huit candidats privés aux licences Wimax, qui avaient déposé des dossiers à l'Arcep, avaient d'ailleurs fait acte de candidature au niveau national (soit dans plus de 18 régions). Et les régions comme le Limousin ou Champagne-Ardenne ont attiré beaucoup moins de candidats que les régions les plus peuplées que sont l'Ile-de-France, ou la région Paca, qui figurent déjà sur le podium des zones les plus connectées. Dès lors, le Wimax n'est pas seulement une solution de complément pour le développement territorial mais bien une technologie concurrente à l'ADSL sur le haut débit. L'aptitude des candidats à favoriser la concurrence sur le haut débit était d'ailleurs l'un des critères retenus par l'Arcep pour l'attribution des licences. Et la Ville de Paris promet à ses administrés la multiplication, via le Wimax et le Wi-fi, de points d'accès à Internet sans fil - et gratuits dans les lieux publics - d'ici 2007. Mais à une époque où le déploiement des réseaux de téléphonie mobile 3G n'est pas achevé, et où ils sont loin d'être utilisés à leur pleine capacité, où l'innovation technologique est continue, et alors que déjà s'annoncent de nouveaux modes de transports du haut débit, comme celui des courants porteurs en ligne, faut-il applaudir et encourager cette multiplication des réseaux et laisser le temps et la concurrence faire le tri entre les acteurs et les technologies? C'est la voie que semble choisir avec enthousiasme la France pour compléter le déploiement de l'ADSL, mené de façon plus systématique tant de la part des pouvoirs publics que de France Télécom.Cette voie est sans doute prudente, pour éviter de rater une technologie émergente, en s'enferrant dans un choix unique qui se révèlerait inadapté pour l'avenir. A l'inverse, elle n'assure pas forcément une gestion optimale des investissements à l'échelon collectif. Placer le curseur au bon endroit entre empilement de technologies portées par des acteurs émiettés et plan centralisé de déploiement de réseaux dont on découvre à peine le potentiel: l'équation est complexe tant pour les pouvoirs publics que pour les acteurs économiques concernés. Après le premier tour raté de la boucle locale radio, en 2000, qui a suscité des convoitises sans jamais être déployée, on ne peut qu'espérer meilleur succès pour le Wimax.
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