Trains pour l'Ile de France : Perben laisse entendre que Bombardier a gagné contre Alstom

Le ministre des Transports, Dominique Perben, laisse entendre ce mardi matin que c'est le groupe canadien Bombardier qui a emporté l'énorme marché pour les trains transiliens de la SNCF. Bombardier affichait lundi son "espoir". Les syndicats du concurrent Alstom ne décolèrent pas face à cette perspective. Le montant du contrat est estimé entre 3 et 4 milliards d'euros.

Le ministre des Transports Dominique Perben a laissé entendre ce mardi matin sur la radio RMC que le groupe canadien Bombardier allait remporter le contrat de remplacement des trains de banlieue de la région parisienne. Il a "souhaité" que le groupe canadien "sous-traite une partie de la production" à son concurrent français Alstom.

"Le conseil d'administration de la SNCF ne s'est pas encore prononcé", a rappelé le ministre "mais c'est effectivement ce qui se dit. C'est un marché public, la dimension prix compte beaucoup". Quant à la coopération industrielle avec Alstom sur ce contrat, il exprime le souhait "que cette sous-traitance se fasse au maximum au bénéfice des ouvriers français, des usines françaises".

L'attribution du contrat doit être annoncée mercredi par le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) et la SNCF, à l'issue d'un conseil d'administration de la société nationale. Le Stif est présidé par le président PS de la Région Ile-de-France Jean-Paul Huchon.

Le montant de ce contrat pour lequel sont en concurrence le français Alstom, l'allemand Siemens et le canadien Bombardier, est estimé selon les sources de 3 à 4 milliards d'euros. Il porte sur la fourniture de plusieurs centaines (jusquà 330 selon certains) de rames automotrices pour le réseau de la SNCF en Ile-de-France, le Transilien. D'où le surnom de NAT, nouvelle automotrice transilienne.

"Nous avons espoir. Nous croyons que nous avons présenté une proposition convaincante, mais nous ne pouvons évidemment en dire plus en attendant la décision de la SNCF", avait déclaré lundi le porte-parole de Bombardier, David Slack. Il faisait écho aux craintes des syndicats du groupe Alstom qui ont affirmé samedi que Bombardier était en bonne voie d'être choisi pour ce contrat. Ils se sont inquiétés des "difficultés" en perspective pour leur entreprise. Lundi, ils ont renouvelé leur souhait de voir le contrat "partagé équitablement" entre les deux constructeurs.

De fait, dans ce type de contrat, un constructeur ne l'emporte pas tout seul. Il sous-traite une partie de la charge de travail à ses concurrents. Mais c'est son design qui a gagné. Il empoche donc au passage les marges les plus confortables en faisant payer ses frais de recherche-développement.

Alstom est d'autant plus remonté sur ce dossier qu'il craint de perdre sur ses terres françaises alors qu'en mai, Bombardier s'était vu accorder, sans mise en concurrence, de gré à gré, par les autorités québécoises un contrat de 1,2 milliard de dollars canadiens, soit 800 millions d'euros, pour le renouvellement des rames du métro de Montréal. Alstom, qui voulait aussi concourir et dispose d'une filiale au Canada, a demandé à la justice canadienne d'imposer la tenue d'un appel d'offres.

"Pourquoi en France est-il difficile d'agir dans l'intérêt du contribuable et des impératifs nationaux en matière de localisation industrielle et d'emploi, alors que certains pays (Europe, Canada) protègent ouvertement et sans état d'âmes leurs entreprises?", demandaient samedi les syndicats d'Alstom.

La branche transport de Bombardier compte tout de même quelque 1.600 employés en France - essentiellement à Valenciennes, chez le ministre de l'Emploi, Jean-Louis Borloo - mais celle d'Alstom, qui réalise aussi le TGV, en comptabilise 7.500, selon les syndicats d'Alstom.

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