Levée de boucliers des politiques contre l'OPA sur Arcelor

L'offre d'achat hostile lancée par Mittal Steel sur le groupe européen Arcelor suscite un véritable tollé du côté des hommes politiques français. Par ailleurs, la commissaire européenne à la concurrence, Neelie Kroes, a déclaré qu'elle prêterait beaucoup d'attention au dossier.

Il faut sauver Arcelor ! De toutes parts, les cris d'alarmes des hommes politiques français surgissent. Parmi les voix qui s'élèvent pour s'opposer à l'offre d'achat du groupe anglo-néerlandais Mittal Steel sur le franco-hispano-luxembourgeois Arcelor, Thierry Breton, regrette qu'il n'y ait pas, dans cette offre, de "projet industriel sur la table". Le ministre de l'Economie et des Finances a ajouté lundi, "qu'il n'y avait pas eu d'analyse sur les systèmes de gouvernance".

Affichant son inquiétude vis-à-vis de cette offre d'achat de 18,6 milliards d'euros lancée vendredi par Mittal Steel sur Arcelor, le ministre qui a rencontré brièvement le PDG du groupe anglo-néerlandais ce matin a ajouté: "aujourd'hui, nous n'avons pas discuté de projet industriel, de mélange de culture, de gouvernance. Si le groupe Mittal Steel décide de poursuivre dans sa voie - évidemment il est libre de faire ce qu'il souhaite - il faudra certainement à un moment ou à un autre discuter de projets concrets qui ne sont pas aujourd'hui en possession des parties prenantes", a expliqué le ministre.

"On est préoccupé", a pour sa part déclaré François Loos, le ministre délégué à l'industrie. "Arcelor représente 29.000 emplois en France. C'est aussi toute une tradition et toute une histoire et nous tenons beaucoup à poursuivre ce succès", a ajouté le ministre.

Le député UMP Nicolas Dupont-Aignan, a pour sa part demandé samedi à Dominique de Villepin "de se donner les moyens de bloquer l'OPA", alors que celle-ci "menace les intérêts économiques et sociaux français, mais aussi européens".

Du côté de l'opposition, les réactions sont également unanimes. Pour Laurent Fabius (PS), il faut que les gouvernements français, espagnols et luxembourgeois, mais aussi la Commission européenne, s'opposent à cette opération. "Je suis pour une Europe ouverte, pas une Europe offerte", a ajouté l'ancien Premier ministre, qui était l'invité du Grande Rendez-vous" d'Europe 1/TV5/Le Monde/Le Parisien.

Le gouvernement luxembourgeois a d'ores et déjà éxprimé ses "vives préoccupations face au projet de rachat du groupe sidérugique Arcelor par son concurrent Mittal Steel", qui "manque d'engagements précis concernant notamment le rôle de l'Etat luxembourgeois, le maintien du siège effectif du groupe au Luxembourg, ainsi que le respect des engagements pris par Arcelor dans le domaine de l'emploi et des investissements au Luxembourg".

En tout état de cause, l'opération doit être approuvée par les autorités de la concurrence, en Europe et en Amérique du Nord. "La Commission va prêter beaucoup d'attention", a déclaré la commissaire européenne à la concurrence.

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