Eurotunnel croit de plus en plus à un feu vert de ses créanciers

La date du vote des créanciers pour le plan de sauvegarde de l'exploitant du tunnel sous la Manche approche. L'espoir grandit en son sein, y compris celui de voir un fonds comme Oaktree, jusque là très critique, voter finalement les propositions de restructuration de la dette.

La date fatale approche pour Eurotunnel. C'est normalement le 27 novembre que ses principaux créanciers doivent voter pour dire s'ils approuvent ou non le plan de sauvetage proposé le 31 octobre dernier. En fait, le processus prendra quelques jours de plus, les créanciers de second rang devant ensuite être consultés, sans doute vers le 4 ou le 5 novembre.

Mais à mesure que les jours passent, la confiance grandit au sein de l'exploitant du tunnel sous la Manche. En son sein, la direction estime en effet que les esprits des créanciers se font progressivement aux modalités du plan. Et que les plus réfractaires commencent à comprendre qu'à la différence d'une procédure à l'américaine de Chapter Eleven (protection de la loi fédérale sur les faillites), amendable jusqu'à la dernière minute, la nouvelle procédure de sauvegarde à la française - sous laquelle la société s'est placée le 2 août dernier sous la houlette du Tribunal de commerce de Paris, une première dans l'Hexagone pour une entreprise de cette taille - ne permet pas de modifier le plan proposé. C'est donc à prendre ou à laisser.

Le fonds Oaktree, qui avait fait connaître ses réticences face aux propositions financières de la direction pour le sauvetage du groupe, serait ainsi en train de revenir à de meilleurs sentiments. Eurotunnel espère qu'il votera in fine en faveur du projet. Même s'il continuerait à demander des aménagements à la marge sur le plan.

Le vote prévu le 27 novembre nécessitera, pour être valide, que les présents représentent au moins 50% des créances. Le Oui, pour l'emporter, devra obtenir les deux tiers des voix. Dès lors, le Tribunal de commerce pourra déclencher le plan de sauvegarde qui mettra en oeuvre les propositions adoptées. Cela passera par la création d'une nouvelle société Groupe Eurotunnel dont l'endettement, via un nouvel emprunt à long terme de 4,16 milliards d'euros (2,84 milliards de sterling) auprès d'un pool bancaire international - celui de Goldman Sachs et de Deutsche Bank ou celui de Citigroup - sera réduit de moitié.

Eurotunnel émettra parallèlement pour 1,87 milliard d'euros (1,275 milliard de sterling) d'obligations remboursables en actions (ORA), qui seront convertibles pendant une durée de trois ans. Les actionnaires actuels qui apporteront leurs titres à l'OPE conserveront 13% du nouveau groupe. Ils pourront aussi acquérir des ORA pour un montant de 87,7 millions d'euros (60 millions de sterling) et bénéficier de bons de souscription d'actions gratuites.

Depuis l'ouverture du tunnel sous la Manche en 1994, un projet qui n'a pas fait appel à l'argent public, ni français ni britannique, Eurotunnel, victime de prévisions de trafic par trop optimistes, a été écrasé par des charges financières liées à son énorme dette qui se sont révélées sans commune mesure avec la trésorerie générée par l'activité commerciale. La cotation du titre Eurotunnel est suspendue depuis mai dernier à la Bourse de Paris.

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