La consommation repart à la hausse en octobre

Les Français ont retrouvé le chemin des commerces en octobre. Après s'être très nettement écroulées en septembre (-2,5%), les dépenses des ménages en produits manufacturés se sont redressées de 0,9%. Sur un an, la progression reste très solide (+4,2%). Ce retour à meilleure fortune tient à la progression de tous les secteurs avec une mention particulière pour les achats d'automobiles qui augmentent de 1,1% sur un mois. Ce secteur est particulièrement surveillé tant son poids dans la production totale de la France est important. Les dépenses en équipement du logement augmentent quant à elles de 0,9% entre septembre et octobre, portant la croissance annuelle à 18,8%. Ce secteur continue de profiter de la bonne tenue du marché immobilierA Bercy comme dans les bureaux des économistes, cet chiffre concernant les dépenses en produits manufacturées était particulièrement attendu. Pesant près d'un quart de la consommation totale il est un excellent indicateur de l'état de santé du premier moteur de la croissance française. Or les composantes du PIB au troisième trimestre telles qu'elles ont été publiées hier par l'Insee laissent planer quelques craintes, avec un léger recul pour une contribution à la croissance limitée à 0,3%. Il n'y avait sans doute pas de quoi s'affoler. D'autant qu'en plus des mouvements déjà à l'oeuvre depuis plusieurs mois sur les prix des produits manufacturés, la consommation devrait être soutenue à l'avenir par un autre facteur, comme le laisse entendre Nicolas Bouzou du cabinet d'analyse Asteres, à savoir "la baisse du prix des carburants qui redonne du pouvoir d'achat au ménage (l'inflation globale est désormais à peine supérieure à 1%)".Pour autant, nombre d'économistes estiment aujourd'hui que le problème de la France ne réside pas tant dans la demande, laquelle demeure malgré le chômage à des niveaux très honorables. Pierre Nanterme, président de la commission économie du Medef, relève ainsi qu'entre 2000 et 2006, la consommation de biens manufacturés a progressé de 21%. L'ennui c'est que la frénésie consumériste n'a pas profité à la production réalisée en France, laquelle n'a progressé que de 1%, mais au contraire a fortement dopé les entreprises étrangères comme en témoigne l'envolée des importations (+41% en 6 ans). Pierre Nanterme en appelle donc à un changement de politique et à des réforme structurelles. Le débat des présidentielles sera sans doute l'occasion d'entendre les candidats sur ces questions car pour ce responsable du patronat français "on raisonne à l'envers depuis des années".
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