John Lipsky, premier directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), avait déjà prévenu, lors du traditionnel rassemblement des économistes américains à Jackson Hole, dans le Wyoming, il y a quelques jours. La crise des "subprime", ces prêts hypothécaires risqués que les emprunteurs ne peuvent plus désormais rembourser, aura un impact négatif sur l'activité économique américaine. "Il est trop tôt pour dire si la crise est finie", avait-il conclu.

Ce jeudi, lors d'un point de presse, le FMI a confirmé qu'il allait réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour 2008, en particulier pour les Etats-Unis, le tout dans le but de prendre en compte l'impact de la crise hypothécaire, qui a fait tache d'huile sur les marchés financiers, aux Etats-Unis mais aussi en Europe et dans les pays émergents. Les révisions à la baisse affecteront donc aussi la zone euro, comme l'a précisé le porte-parole du Fonds.

Fin juillet dernier, pourtant, le FMI avait apporté du baume au coeur des investisseurs en relavant ses prévisions de croissance mondiale. Il tablait à cette époque sur une croissance de 5,2% en 2007 et 2008 (contre 4,9% prévu auparavant).

En revanche, même s'il n'avait pas encore pris toute la mesure de la crise des "subprime", il avait déjà revu à la baisse son pronostic pour les Etats-Unis, dont la croissance aurait dû se situer à 2% au lieu des 2,2% prévus initialement. Mais le Fonds pariait quand même sur la résistance de la plus grande économie du monde, avec une prévision de croissance maintenue à 2,8% pour 2008.

Ces deux pronostics risquent donc d'évoluer à la baisse dans les jours qui viennent. En outre, le FMI avait relevé, en juillet dernier, ses prévisions pour la zone euro en les passant à 2,6% pour 2007 et 2,5% pour 2008 ses prévisions. Reste à savoir de combien, cette fois-ci, ces prévisions seront abaissées....