Sarkozy promet la déduction pour les intérêts de tous les emprunts immobiliers

Dans un discours fustigeant "la pensée unique", le président de la République française annonce que tous les intérêts d'emprunt immobilier sans exception seront déductibles du revenu imposable

Le président de la République veut "une France de propriétaires". Il l'a martelé pendant la campagne présidentielle et l'a réaffirmé mardi soir au Havre lors du discours qu'il a prononcé dans le cadre de la campagne pour les élections législatives. Revenant sur les annonces faites par le ministre des comptes publics et de la fonction publique Eric Woerth, dans une interview aux journal Les Echos, Nicolas Sarkozy a annoncé que les intérêts des emprunts contractés pour l'achat d'une résidence principale, seront déductibles du revenu imposable "à partir du jour où la loi sera votée" et que la mesure "comme je m'y suis engagé, s'appliquera à tous les emprunts en cours, comme il est naturel, normal et juste".

En clair, toutes les personnes qui se sont endettées pour acheter leur logement bénéficieront de la déductibilité et pas seulement, comme l'avait annoncé Eric Woerth, celles "dont l'acte authentique de vente a été signé après le 6 mai 2007, jour de l'élection du président de la République".

Le président n'est évidemment pas entré dans la technique. Ce qui laisse à penser que certaines des dispositions décrites précédemment par le ministre des comptes publics pourraient être conservées mais que parallèlement d'autres seraient révisées ne serait-ce que pour éviter de voir la facture publique exploser. Selon un calcul rapide Bercy avait estimé le coût des mesures Woerth, entre 2 et 4 milliards par an pour le budget de l'Etat.

Dans la précédente version aujourd'hui démentie par le chef de l'Etat, Eric Woerth avait ainsi précisé que "les intérêts des emprunts immobiliers pourront être déduits des revenus à hauteur de 20%, ce qui correspond au taux d'imposition moyen des ménages". L'idée est que "tous les foyers puissent bénéficier" de ces mesures, y compris ceux qui ne payent pas d'impôt expliquait-il. Cela se traduira par des réductions d'impôts pour les uns et par des crédits d'impôts, sous la forme de chèques du Trésor public, pour les autres", avait également précisé le ministre. La mesure, telle qu'annoncée par Eric Woerth devait s'appliquer à toutes les acquisitions d'une résidence principale, qu'il s'agisse ou non d'un premier achat immobilier.

La durée de l'avantage fiscal serait de "5, 7 ou 10 ans", avait annoncé le ministère, sans que la durée de la période ne soit définitivement arrêtée. Il s'agit "des années où l'on rembourse plus d'intérêt et moins de capital", et "nous voulons maximiser l'avantage fiscal", avait précisé les services de Bercy.

Le ministère affirme que le Prêt à taux zéro (PTZ), qui a largement aidé les ménages les plus modestes à acquérir leur résidence principale, "n'est pas remis en cause", même si son périmètre pourrait "évoluer". La Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), réagissant aux annonces du ministre, avait préconisé un niveau de déduction de 25% et une "durée proportionnelle à la durée de l'emprunt". Elle a demandé également le maintien du PTZ pour les primo-accédants.

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