Bank of America pourrait attaquer ABN Amro en cas d'échec de l'achat de LaSalle

La seconde banque américaine qui avait signé un accord le 23 avril pour racheter la filiale d'ABN Amro, La Salle Bank située aux Etats-Unis, pourrait entreprendre une action en justice si l'opération ne se faisait pas. Une association d'actionnaires néerlandais a en effet déposé un recours devant le tribunal de commerce d'Amsterdam visant à bloquer la vente de LaSalle à Bank of America pour 21 milliards de dollars.

Bank of America pourrait attaquer ABN Amro en justice elle ne peut pas acquérir comme convenu LaSalle Bank, filiale nord-américaine de la banque néerlandaise. C'est ce qu'a indiqué ce lundi l'avocat de Bank of America à Amsterdam, Hans de Savornin Lohman, du cabinet Loyens & Loeff. Signé le 23 avril, un accord prévoyait la cession de LaSalle par ABN Amro à Bank of America pour 21 milliards de dollars (15,3 milliards d'euros). Or, une association d'actionnaires minoritaires néerlandais VEB a déposé un recours devant le tribunal de commerce d'Amsterdam afin de bloquer cette vente, dans la mesure où les actionnaires n'ont pas été consultés sur cette opération.

L'association VEB considère également que la vente de LaSalle est une "pilule empoisonnée" visant à faire échec au projet l'offre de démantèlement proposée à ABN Amro (la valorisant à 72 milliards d'euros) par un consortium conduit par la banque écossaise Royal Bank of Scotland (RBS) qui est concurrent au projet de fusion amical entre ABN et la banque britannique Barclays, la valorisant à 67 milliards d'euros.

Le PDG d'ABN Amro Rijkman Groenink s'est indigné que la banque "soit devenue le jouet d'actionnaires activistes", et assuré que la vente de LaSalle n'était pas une "pilule empoisonnée". Il a une fois de plus plaidé pour la reprise par Barclays. Selon lui, la vente de LaSalle était prévue depuis de nombreux mois et elle aurait eu lieu de toute façon filiale même sans projet de fusion. La vente de LaSalle va "accroître la valeur pour les actionnaires" estime-t-il. Les juges néerlandais doivent rendre leur décision le 3 mai. Pour ABN Amro l'enjeu est de taille car l'accord prévoit 200 millions de dollars de dédommagements si la vente est empêchée. Une somme à laquelle Bank of America ne compte pas renoncer.

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